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‘‘Dans le e-commerce, la logistique remplace le contact du vendeur’’ J-P. GAUTIER, ACSEP
Interview
de Mr Jean-Pierre GAUTIER, Directeur Métiers
chez ACSEP.
Réalisée le 25/01/2013 par Frédéric
LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans
le cadre du dossier thématique «
La logistique au service du e-commerce ».
Quelles sont les exigences spécifiques des e-commerçants? Quels en sont les impacts en terme d'organisation logistique ?
Il convient de distinguer deux grands ensembles de e-commerçants : les pure-players et les donneurs d’ordre institutionnels.
Ces deux acteurs ne formulent pas de la même façon leurs exigences de qualité et de performance économique vis-à-vis de leurs fournisseurs de solutions. Selon les organisations et les schémas logistiques qu’ils mettent en place, leurs demandes seront différentes.
Michel
RAMOS, a-SIS Isabelle
BADOC, Generix Group Florent
BOIZARD, Hardis
Jean-Michel
WAYOFF, Transept Informatique
Thomas
DESCOURS, Vente Unique
Franck
JOURNO, CrossLog
Chantal
LEDOUX, Boa Concept |
Le monde des pure-players est moins industriel. Ce sont des nouveaux acteurs sur un nouveau marché. Un pure-player va le plus souvent adopter une organisation en flux tendus avec un modèle économique du type : vente avant achat. L’exigence portera alors sur des cycles opérationnels courts impliquant des besoins de grande réactivité.
De l’autre côté, les donneurs d’ordres institutionnels que vont être les grands réseaux de distribution et les grandes marques ont déjà des flux installés. Ils ont une activité commerciale depuis plus longtemps. Ils auront en conséquence des organisations et des demandes plus traditionnelles. Il s’agira de faire évoluer des existants plutôt que de tout construire ex nihilo.
Ainsi, alors qu’un pure-player va démarrer son activité en même temps que ses premières commandes sur Internet, un réseau de distribution traditionnel va inclure ces nouveaux flux dans une organisation déjà en place.
De même, selon les modèles économiques à mettre en place, on va avoir un niveau d’exigence qui va être différent.
Nous collaborons également avec les prestataires logistiques qui eux, vont avoir des demandes supplémentaires : essentiellement de mutualisation des moyens (un quai, un chariot élévateur, un stockage, un système d’informations, etc.) entre plusieurs activités de plusieurs clients.
Une des grosses difficultés dans l’entrepôt
tient en effet à la gestion de la croissance.
Cette problématique est démultipliée
dans le cas des activités de e-commerce.
Bien entendu, la multiplication des modèles
économiques et de distribution conjugués
avec ces phénomènes de croissance
vont complexifier les gestions de flux.
On se rend d’ailleurs compte qu’avec ces activités, on ne peut plus aujourd’hui se contenter de monter un projet en ne s’appuyant que sur les logisticiens.
En effet, dans le e-commerce, pour réussir, il devient nécessaire d’apporter un nouveau service ou de se différencier.
Au niveau des prix, lorsqu’un internaute recherche un produit, il a déjà identifié quels étaient les sites les moins chers. Il peut s’appuyer pour cela sur de nombreux comparateurs de prix.
En revanche, trouver un service différenciant
est plus compliqué. Aujourd’hui,
une grande partie de fidélisation de la
clientèle se fait donc à travers
le service. En particulier en ce qui concerne
les conditions de livraison. C’est à
ce moment là que peut vraiment se faire
la différence comme, par exemple, la prise
de rendez-vous possible pour un article de gros
volume ou encore la possibilité d’être
livré le samedi matin.
La logistique remplace le contact du vendeur en
quelque sorte. Dans un magasin physique, le vendeur
nous apporte un service : il plie le pull que
l’on vient d’acheter, le range dans
un sac, y insère éventuellement
un bon de réduction ou des échantillons
par exemple dans le cas des parfumeries. Dans
le cas du e-commerce, c’est bien à
la logistique d’apporter ce service indispensable
à la fidélisation des clients.
Ainsi, de plus en plus, pour les démarrages de projets, on se rend compte que les logisticiens ne sont plus nos seuls interlocuteurs.
Ce nouveau marché implique donc d’avoir plus d’interlocuteurs, de mettre le plus de monde possible autour d’une table pour être sûr de bien traiter le dossier.
Il est désormais nécessaire de discuter en amont avec le service marketing du client, afin de s’assurer que la solution envisagée correspondra bien aux objectifs de la société en termes de marketing, de tarifs, etc.
Prenons l’exemple des retours. En France, le monde de la chaussure communique fortement autour de cet argument commercial. Or, on sait qu’un retour coûte entre 2 et 3 fois plus cher qu’une préparation de commande. Il est donc très important de prévoir ce facteur structurant lorsqu’on monte un dossier, un entrepôt ou des flux d’informations.
S’il n’a pas été prévu dès le départ que les paires de chaussures retournées seront reçues à l’unité et non en carton complet, si l’organisation, les moyens physiques (étagères…), et informatiques (flux de remontées pour générer un avoir…) ne sont pas adaptés, le mécontentement des internautes sera immédiat.
Alors qu’il est généralement très long de se faire une bonne réputation, s’en faire une mauvaise est beaucoup plus rapide !
Présentez nous l’offre d’ACSEP. Quelles prestations proposez-vous ?
Chez ACSEP, nous proposons du conseil et des solutions en ingénierie logistique.
Je suis pour ma part responsable de l’activité conseil et métiers.
Aujourd’hui quelqu’un qui intègre des solutions informatiques pour la logistique ne peut plus se contenter de respecter à la lettre le cahier des charges technique qui lui est remis.
Thierry
DESCOURS, Vente Unique En ce qui concerne le WMS, nous voulions nous adresser à un éditeur avec une petite structure : capable de répondre dans des délais très courts et pour qui nous pourrions être un client significatif. Nous avons alors identifié ACSEP qui correspondait à ce critère et qui proposait du service autour d’Infolog (Generix). Nous nous sommes donc naturellement orienté vers ce partenaire. |
Entre le début du dossier et le moment du démarrage, un certain nombre d’éléments ont forcément évolué : les flux, les volumes, les standards de qualité, les services, etc.
Il devient très important, si on veut apporter de la valeur ajoutée, de disposer de cette fonction transverse qui va coordonner tous les projets et toutes les missions.
Au niveau conseil, notre offre débute
avec l’accompagnement des prestataires dans
le cadre des appels d’offres de leurs clients.
On les aide dans la construction de leurs offres
aux e-commerçants et dans le chiffrage
les solutions proposées. Dès le
début d’un projet nous leur apportons
une vue globale basée sur notre expérience.
Cette offre s’adresse bien sûr également
aux pure-players qui doivent faire face à
leur croissance et trouver de nouvelles réponses
à leur développement.
Autre service que nous proposons : l’intégration
des systèmes d’informations.
Il peut s’agir de notre propre solution
au niveau du WMS (IzyPro) mais nous sommes également
en mesure d’intégrer d’autres
WMS et d’autres solutions à valeur
ajoutée (TMS, Kpi’s,..).
En aval, nos responsables de projets interviennent également dans l’intégration de solutions et le support informatique (équipe spécialisée en développements EDI, support utilisateurs opérationnels et maintenance SI pour environ 150 entrepôts, etc.). Nous proposons également la mise en œuvre d’axes d’amélioration. Nous remontons mensuellement à tous les sites le rapport de tous leurs appels.
Enfin, nous bénéficions d’un numéro d’agrément qui nous permet de partager nos compétences en systèmes d’information logistiques pour former nos clients dans le cadre de leur budget formation.
Vous évoquiez en début d’entretien le cas des distributeurs établis qui intègrent des flux e-commerce à leur organisation existante. Pouvez-vous nous indiquer quels sont, selon vous, les enjeux et problématiques associés au cross canal ?
Le cross-canal est arrivé assez naturellement
après le multicanal. Il y a encore quelques
années, chaque réseau de vente avait
son réseau de distribution et sa logistique
associée.
Ces
dernières années, avant tout pour
des besoins de services, les flux ont commencé
à se croiser.
Sont arrivés ce que j’appelle :
- « le BtoBtoC » : le client
se rend dans son magasin et si l’article
souhaité n’est pas disponible, il
a la possibilité de le commander et de
se faire livrer à son domicile.
Auparavant seules quelques grandes chaînes de produits culturels proposaient un tel service à leurs clients.
On voit également de plus en plus de bornes dans des showrooms. Le client y commande l’article mais repart sans son achat. Celui-ci lui sera livré à un créneau défini. - « le BtoCtoB » : l’internaute commande son produit sur un site et vient retirer son achat dans un magasin comme il l’aurait fait dans un Point Relais.
Pendant
longtemps la relation entre responsables de magasins
et réseaux de distribution Internet a été
tendue, les premiers accusant les seconds de les
priver de clients. Lorsque la logistique a trouvé
les solutions pour mutualiser les flux, les responsables
de magasin se sont rendus compte qu’il était
possible d’en profiter pour faire revenir
les clients dans leurs établissements,
en utilisant par exemple des offres promotionnelles
du type : « 5% offerts pour tout achat dans
le magasin le jour du retrait de la commande Internet
».
Une fois que ces schémas marketing ont été
mis en place, il a été demandé
à la logistique d’apporter des solutions.
Il a par exemple été nécessaire
:
- de mutualiser des quais pour la gestion de flux tendus,
- d’insérer des commandes de détail à destination des e-consommateurs dans des expéditions à destination de magasins (par exemple, DVD dans enveloppes pré-étiquetées au nom des internautes glissées dans colis complets magasins),
- Etc.
Du fait de la montée en puissance du cross canal, il est très important au démarrage d’un dossier de bien analyser l’ensemble des évolutions possibles pour pouvoir adapter et synchroniser dès le début l’architecture des systèmes d’informations (branchement du WMS avec l’ensemble des systèmes à partir desquels les commandes pourront être effectuées, règles de priorisation en terme de gestion de stock, etc.)
Chez ACSEP nous avons intégré cette nouvelle dimension. Il est important pour les gens qui vont intégrer les solutions de pouvoir bénéficier d’une vision globale sur l’ensemble du dossier.
Pour aller plus loin
- Consultez les autres entretiens accordés dans le cadre de ce dossier.
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- Retrouvez dans notre répertoire de solutions, les WMS, TMS et prestataires spécialisés dans la gestion des flux e-commerce.
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Bio Express
De formation technicien supérieur
en logistique, Jean-Pierre GAUTIER
a occupé différents
postes de Direction d’Entrepôt
et de Projets chez Hays Logistique
(désormais Kuehne+Nagel).
En 2000, il co-fonde l’éditeur
L4 Epsilon, entreprise au sein de
laquelle il occupe la Direction
des Opérations puis la Direction
Générale.
En 2011, il rejoint ACSEP en tant
que Directeur des Métiers.
A ce titre,
- Il apporte son expertise opérationnelle
dans l’organisation et l’intégration
des projets
- Il définit le roadmap de
la solution IzyPro (WMS développé
par ACSEP) en regard de l’évolution
des métiers et des schémas
de distribution.
- Il conseille les entreprises dans
leurs choix stratégiques
et opérationnels.
Site
Internet d'ACSEP : www.acsep.fr