Logistique
collaborative : une question d’avenir
de Pierre-Yves Simonot et Jacques
Roure
Le secteur du transport
et de la logistique connaît
actuellement de profondes mutations :
l’évolution de
la demande, l’accroissement
de la concurrence, la sensibilité
accrue de la société
aux problèmes de sécurité
et au respect de l’environnement
et enfin, la généralisation
et la banalisation des technologies
de l’information et de
la communication transforment
radicalement le marché.
Le mouvement de recentrage des
industriels sur leur cœur
de métier favorise le
développement de l’activité
logistique, l’externalisation
de cette fonction contribuant
à l’émergence
d’un marché de
services dans lequel le prestataire
doit disposer d’une palette
de compétences et de
moyens plus large que les simples
opérations de transport.
Face à ces défis,
les PME du transport routier
doivent transformer leurs méthodes
de travail et s’adapter
à la nouvelle donne économique
et concurrentielle pour assurer
leur survie. Tout en préservant
leur indépendance, la
collaboration inter-entreprises
leur permet :
- de combiner leurs processus
d’opération avec
ceux des clients pour personnaliser
les prestations offertes et
optimiser les coûts et
la qualité de service ;
- de mettre en commun avec
d’autres entreprises de
TRM certains savoir-faire pour
étendre leur offre de
services vis-à-vis de
leurs clients ;
- de partager certains moyens
pour mieux maîtriser les
coûts d’opération
améliorant le taux d’utilisation
(réduction des retours
à vide) et en bénéficiant
d’économies
- d’échelle (réduction
des coûts d’exploitation) ;
- de proposer des modes de
transport combinés pour
étendre leur couverture
géographique et accéder
à de nouveaux marchés ;
- d’opérer avec
des entreprises spécialisées
sur certains aspects complémentaires
du transport (traçabilité,
sûreté, gestion
des informations) pour offrir
des services nouveaux.
Quelque
soit la taille et l’efficacité
d’une organisation ou
d’une entreprise, elle
ne peut tout faire et tout maîtriser
par elle-même. En voulant
internaliser un trop large spectre
de compétences, elle
perd son agilité, sa
capacité de réaction
et d’adaptation. Dans
cette hypothèse son principal
souci sera de rentabiliser ses
ressources internes plutôt
que de se mettre à l’écoute
de ses clients et d’optimiser
l’offre en fonction de
compétences qu’elle
pourrait mobiliser à
l’extérieur, au
sein de son réseau de
relations, sur un plus large
éventail de ressources
bien adaptées aux exigences
d’une demande spécifique.
La
collaboration inter-entreprises
est donc une piste essentielle
qu’il s’agit d’explorer
et d’exploiter pour développer
des avantages compétitifs.
Collaboration signifie confiance
mutuelle. Confiance implique
dialogue et ouverture. Et le
dialogue contribue progressivement
à créer une relation
partenariale. Or des partenaires
doivent pouvoir s’appuyer
sur un système d’information
largement partagé. Certes
une partie de l’information
doit rester confidentielle et
protégée, pour
des raisons multiples, objectives
ou subjectives.
Cet
ouvrage est indispensable pour
les chefs d’entreprises
confrontés aux questions
de logistique, qu’ils
soient clients ou prestataires
ainsi qu’à tous
les chercheurs, experts et consultants
en logistique. Ils y puiseront
des éléments de
réflexion sur la situation
et les enjeux du secteur et
trouveront des solutions pour
entrer en mouvement dans le
marché du XXIe siècle. |