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‘‘Une automatisation sur mesure et évolutive ’’
Olivier LACOT

Olivier LACOT, Directeur des ventes automatisation chez SAVOYE

Interview réalisée le mardi 28 mars 2023 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier : « Les nouveaux challenges de l’automatisation ».

Les entrepôts doivent désormais faire preuve d'une grande réactivité, notamment sous l'influence croissante du e-commerce sur les processus logistiques. Les commandes sont passées de plus en plus tard et doivent être traitées dans des délais de plus en plus rapides, tandis que les quantités par commande sont réduites et les retours plus fréquents.

Dans le même temps, les entrepôts font face à une forte volatilité du personnel, avec un nombre d’opérateurs insuffisant pour répondre à la demande logistique du marché. Cela concerne notamment les caristes titulaires du CACES 5. Les opérateurs sont devenus plus exigeants et n’hésitent pas à passer d’un entrepôt à un autre. C’est en particulier le cas des intérimaires qui privilégieront logiquement des entreprises leur proposant les meilleures rémunérations et conditions de travail à un instant T.

Ces derniers mois, enfin, les considérations en matière de RSE ont pris une grande importance en logistique, notamment en ce qui concerne les volets environnementaux, les droits humains et les conditions de travail.

Les entrepôts doivent donc relever un défi de taille : améliorer constamment leur réactivité et leur responsabilité sociétale et environnementale, malgré une tension croissante sur le marché des opérateurs.

L'amélioration de la réactivité de l'entrepôt est l'une des principales missions de l'automatisation. Elle permet notamment d'intégrer la notion de cut-off comme élément structurant de la planification de la préparation de commandes. Nos systèmes sont par exemple conçus pour créer des camions virtuels sur les dalles, afin d'anticiper au maximum les départs transporteurs.

À noter que les solutions d'automatisation ont considérablement amélioré leur évolutivité ces dernières années et peuvent désormais s'appliquer à un périmètre de charges plus important, limitant la part de hors gabarits à traiter manuellement.

Avec l'automatisation, il est également possible de traiter plus de flux sur une même surface notamment grâce à une meilleure exploitation de la hauteur. La croissance des flux est donc plus facilement absorbable, sans que l’entreprise n’ait besoin de déménager à moyen terme.

Du point de vue de la lutte contre la pénurie de personnel, l’automatisation propose de meilleures conditions de travail aux opérateurs et œuvre à la réduction des TMS, ce qui contribue à fidéliser les équipes. Je pense en particulier aux postes de picking Goods-to-Person qui réduisent la charge mentale et suppriment les prises de produits en hauteur. Avec l’automatisation, l’entreprise est en outre moins dépendante de la variable d'ajustement intérimaire, dans la mesure où il est possible de traiter plus de flux à personnel constant. Il devient ainsi possible dans certains cas de supprimer le poste de nuit qui est celui le plus contraignant au niveau de la législation du travail.

Enfin sur le volet environnemental, l’automatisation contribue fortement à la réduction de l’empreinte des entrepôts. Je peux prendre l’exemple du remplissage des cartons avec des solutions d’emballage de type- machines JIVARO et PAC 600 qui réduisent le volume du carton et permettent ainsi de limiter l’utilisation de consommables et la part de vide transportée.

Selon moi, le principal piège consiste à dimensionner l'installation en fonction des pics d'activité. Dans un tel cas, une grande partie de la solution reste inexploitée une bonne partie de l'année. Cette surcapacité a un coût et ralentit la rentabilisation de l’investissement, sans parler de l’impact négatif sur la consommation d'énergie.
Il me semble donc préférable de dimensionner l'installation sur un seuil légèrement inférieur, permettant de traiter les flux rencontrés 85% de l’année. Le surplus à gérer pendant les périodes de pics pourra être absorbé en rallongeant les journées de travail.

Dans tous les cas, il est primordial de veiller à mettre en place une solution robuste et adaptée aux évolutions des enjeux du client. Elle doit être capable de prendre en compte les fluctuations de flux et de stocks, ainsi que les évolutions des process logistiques. Tout cela doit être anticipé dès la conception de l'installation, en prévoyant les évolutions possibles des KPI clients et des orientations envisageables pour atteindre ses objectifs de croissance. Les entreprises dont les installations n’avaient pas été prévues pour basculer sur le traitement de flux e-commerce ont par exemple particulièrement souffert lors de la pandémie de Covid-19. Elles n’étaient pas en mesure d’adapter rapidement et efficacement leurs processus et installations logistiques pour traiter des commandes, avec moins de lignes et moins d’articles par lignes.

Le ROI reste un critère financier primordial pour justifier l'investissement dans l'automatisation d'un entrepôt. En effet, en traitant plus de flux sur des surfaces limitées et sans avoir besoin d’augmenter les effectifs, les entreprises peuvent réaliser des économies significatives. Le retour sur investissement peut ainsi être atteint dans une période comprise entre 3 et 5 ans.

Néanmoins, comme je l’évoquais en début d’entretien, l’automatisation a d’autres bénéfices moins financiers liés à la pérennisation des équipes (meilleures conditions de travail, besoins moindres en intérimaires, etc.) et à l’amélioration de la satisfaction des clients (meilleure réactivité, moindres taux d’erreurs, etc.). S’il n’est pas aisé de mettre des chiffres derrière ces éléments, ce sont des points qui reviennent immanquablement lors des soutenances de dossiers.

L’objectif est vraiment de proposer des solutions sur mesure à nos prospects et clients.

Pour définir la solution optimale, nous disposons d'une ingénierie solide qui analyse en détail leurs besoins. Elle identifie les pics d'activité, étudie la variabilité des flux ainsi que les éléments qui peuvent l’impacter tels que la part des livraisons en magasin et domicile, le développement de l'export, etc.

L’activité est modélisée et des schémas de flux physiques établis.

Ensuite, la largeur de notre gamme nous permet de proposer les solutions réellement adaptées aux besoins identifiés. Si une brique process manque dans nos offres, nous sommes en mesure de la rechercher auprès de partenaires et de l'intégrer à notre solution pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients. Grace à cette approche nous répondons précisément à chaque situation.

Plus généralement, les orientations stratégiques du client sont considérées pour s’assurer de concevoir une solution qui permettra d’atteindre les objectifs business fixés.

Notre gamme est très étendue. En faisant une analogie avec l’automobile, nous avons des modèles haut de gamme comme le X-PTS Shuttle, véritable « Formule 1 » capable de traiter un grand nombre de lignes par heure. Nous avons également des solutions 4x4 adaptées à tous, comme la gamme de convoyeurs INTELIS, idéale pour les primo accédants. Et enfin, nous installons des solutions AMR en partenariat avec HAI ROBOTICS, qui pourraient s’apparenter à des berlines ou des breaks, c’est-à-dire qu’elles sont adaptées aux entreprises ayant d’importants besoins de stockage, mais des flux moindres.

Ensuite, je les ai évoquées tout à l’heure, nos solutions PAC 600 (Formeuses de cartons adaptés aux dimensions des produits à expédier) et JIVARO (Emballage automatisé réduisant la hauteur des cartons et calant les articles sans ajout de matériaux pour combler le vide) reçoivent un écho très positif de la part d’entreprises de plus en plus sensibilisées aux enjeux environnementaux.

Enfin, la particularité de SAVOYE est d’associer expertises logicielle et technologique. Nous avons développé la solution logicielle ODATIO, qui comprend un WMS facile d'utilisation, personnalisable et disponible en mode SaaS ou On Premise, ainsi qu’un TMS pour les opérations de transport. La puissance de notre solution permet de simplifier l'automatisation de l'entrepôt à travers une gestion optimale du stock et du front de picking, une organisation optimisée du travail ainsi que des descentes de commande efficaces.

Aujourd'hui, nous sommes très bien positionnés sur les projets dont les budgets sont compris entre 10 et 20 M€, sachant que nous pouvons aller jusqu'à traiter des dossiers de 35 millions d'euros.

Nos solutions sont installées chez des entreprises intervenant dans tout domaine d'activité. Cela nous permet de ne pas subir de contrecoups quand une industrie fonctionne moins bien et de pouvoir reproduire les bonnes idées issues d’un secteur spécifique à tous nos clients.

Notre Road Map inclut des activités de R&D visant à améliorer continuellement les performances des entrepôts.

Nous sommes actuellement très investis dans la recherche sur les robots de picking. Nous explorons comment les intégrer dans des tâches à faible valeur ajoutée, en mode cobotique, afin d’exécuter celles-ci pendant les temps masqués.

Nous nous engageons également dans le développement d'applications basées sur l'intelligence artificielle, telles que la reconnaissance d'objets, la maintenance prédictive, la gestion prédictive des ressources avec le Labour Management.

Nous visons ainsi à renforcer la robustesse et l'adaptabilité de nos solutions face aux évolutions des besoins de nos clients.

Bio Express

Olivier LACOT a intégré SAVOYE au début des années 2000, d'abord pour s'occuper de la R&D de l’entreprise avant de prendre en charge l’amélioration de la compétitivité des solutions de manutention de l’entreprise. En 2007, il rejoint les équipes commerciales de SAVOYE sur les volets offres puis avant-vente. Depuis 2022, il est Directeur Commercial France de la branche Advanced Technologies.

Site internet de SAVOYE : https://www.savoye.com/