Dossiers > TMS / WMS > Indicateurs, pilotage & reporting > Entretien Generix Group
INTERVIEW |
‘‘L’analyse des indicateurs permet un management participatif favorisant l’investissement de chacun dans l’atteinte des objectifs opérationnels’’ I. BADOC, GENERIX Group
Interview d‘Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions Marketing Manager chez Generix Group
Réalisée le 05/12/2014 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « TMS / WMS : indicateurs, pilotage & reporting ».
Quel est l’intérêt de suivre des indicateurs pour piloter son entrepôt / ses transports ?
En fonction de l’horizon concerné, les cibles et les fréquences de publication des indicateurs diffèreront, de l’opérationnel vers le stratégique.
Fabien PETITJEAN, Acteos Philippe MARQUES, a-SIS Jérôme BOUR, DDS Logistics Elena SOLOMONOVA, Descartes Loïc LE CHARTIER, Hardis |
Au niveau opérationnel, il est nécessaire d’obtenir une mise à jour très fréquente qui peut même tendre vers le temps réel. L’objectif sera par exemple de s’assurer qu’une vague de préparation de commandes soit clôturée avant le passage du transporteur.
Le suivi de ces indicateurs peut en particulier permettre de réorienter l’activité. Il peut s’agir de l’affectation des missions dans l’entrepôt par exemple. Si on constate que la préparation de commandes est en retard, il est alors possible de demander aux opérateurs chargés de la mise en stock de la marchandise de participer au picking.
Les indicateurs peuvent également être utilisés de manière quotidienne pour animer les équipes : des affréteurs dans le transport, des caristes dans l’entrepôt, etc.
Ainsi, avant la prise de poste, le management peut faire un point sur l’activité de la veille. Un bilan est alors dressé. En particulier, les raisons d’éventuelles défaillances peuvent être étudiées.
Les journées de travail peuvent également être organisées sur la base de ces indicateurs : pallier des imprévus (absences, problèmes de matériel, etc.) et réfléchir à la manière d’atteindre les objectifs quotidiens.
Il s’agit donc d’animation d’équipes opérationnelles pour les emmener vers un management participatif favorisant l’investissement de chacun dans l’atteinte des objectifs.
À la maille hebdomadaire, les indicateurs peuvent être travaillés pour remonter au management du site l’activité de la semaine précédente et définir les actions à mettre en place. En fonction des volumes attendus la semaine suivante, les grandes lignes de l’organisation peuvent alors être définies. C’est quelque chose qu’on voit souvent chez les grands opérateurs. Ce sont des méthodes d’amélioration continue.
Enfin, au niveau stratégique, ce sont des tableaux de bord mensuels, trimestriels, voir même annuels qui seront utilisés. L’objectif sera alors d’identifier des axes d’amélioration ou de comparer les sites les uns avec les autres.
La réflexion porte alors sur des améliorations d’ordre stratégiques qui auront des incidences sur l’organisation et les investissements. Cela permet également de mener des discussions avec des partenaires ou des fournisseurs. Dans le transport par exemple, il s’agira de renégocier les budgets annuels, de challenger un prestataire sur son taux de service, voire de renégocier des tarifs sur des routes si plusieurs transporteurs sont en mesure d’assurer le flux.
Quel est l’intérêt pour une entreprise de se doter d’une tour de contrôle pour piloter sa supply chain ?
Les tours de contrôle dont j’ai pu observer le fonctionnement servent surtout à piloter le transport.
Il est beaucoup demandé aux transporteurs, que ce soit dans les modes terrestres, maritimes ou aériens de fournir des données nécessaires au tracking des flux afin de pouvoir suivre le produit, savoir s’il est parti à l’heure, s’il arrivera à temps, etc.
|
D’autres éléments plus qualitatifs sur la prestation peuvent également être vérifiés : identité du chauffeur, recours à de la sous-traitance (par exemple pour s’assurer de la bonne connaissance des règles de sécurité du site), etc. Tout cela permet de vérifier le respect du cahier des charges.
L’objectif est également de challenger les factures reçues de la part des prestataires : quelle route a été prise, quel était la composition du chargement ?
De plus en plus, sont également concernées les informations qui permettent d’alimenter les rapports RSE et les bilans carbones. Il s’agit d’indicateurs à collecter, quels que soient les prestataires pour avoir une vision globale de la performance de l’entreprise sur des sujets qui sont finalement généralement sous-traités quand on parle du transport.
Autre intérêt de la tour de contrôle : appréhender l’impact sur l’aval de la chaîne d’approvisionnement d’une perturbation survenant en amont (un camion en retard, une erreur dans les quantités de matières premières reçues, etc.). Il s’agira d’identifier au plus tôt ce type d’information pour la faire redescendre vers une cellule responsable du calcul de l’impact réel du problème détecté sur les différents acteurs en aval (destinataires de la marchandise finale, entreprises qui vont transformer cette marchandise pour en faire un produit à livrer en aval, etc.).
L’idée est donc de considérer une vision globale de la chaîne et de travailler sur l’identification des réelles situations de risques. Il est vrai que la pénurie d’un composant en amont est problématique pour l’usine qui en a besoin pour réaliser son plan de production. Néanmoins, dans le circuit de distribution si le produit fini concerné dispose d’une disponibilité suffisante pour couvrir les besoins d’ici à ce que la situation se rétablisse, l’impact est finalement limité.
Il convient en fait d’identifier correctement les enjeux afin de pouvoir prendre la décision la plus pertinente.
En effet, si une grande pression est mise sur un transporteur ou un fournisseur chaque fois qu’un problème de ce type intervient, comme si l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement était en flux tendu, on risque de pénaliser énormément l’organisation et finalement le coût de cette sursécurité (effet Bullwhip).
Le fait d’appréhender les impacts permettra de mieux cibler les cas où il convient réellement de se mobiliser pour résoudre le problème en amont. Cela implique donc un partage des données entre les différents acteurs de la supply chain dans le cadre d’une démarche collaborative.
Les flux d’informations évoluent vers des usages dans lesquels on peut transmettre des données d’une société à l’autre beaucoup plus simplement et à moindre coût. Les tours de contrôle ou cockpit de pilotage doivent récupérer un maximum d’informations et les analyser de manière pertinente et utile.
En quoi vos solutions permettent-elles de mieux suivre ses indicateurs ? Permettent-elles également de les partager à l’extérieur de l’entreprise ?
Chez Generix, nous avons l’avantage de bénéficier d’une véritable expertise en propre des solutions d’EDI/ EAI et de collaboration au sens large, grâce à notre gamme GCI : Generix Collaborative Integration. Notre offre GCS Supply Chain s’appuie sur ces composants pour proposer une solution métier qui capte et restitue l’information aux acteurs à n'importe quel endroit de la chaîne.
Il est alors possible :
- de mettre en place des alertes quand les écarts sont trop importants par rapport au prévisionnel,
- d’analyser ce qui se passe réellement,
- de générer des demandes d’informations complémentaires si nécessaire sur l’ensemble de la chaîne de manière à disposer des éléments pertinents pour prendre les bonnes décisions,
- Etc.
La difficulté reste de déployer les échanges avec les partenaires. De nombreuses entreprises ont en effet installé des liens avec leurs 2 ou 3 plus gros fournisseurs ou clients. Nous sommes alors confrontés à une problématique de disponibilité des différentes informations. Par exemple les données de géolocalisation des camions.
A terme, il faudra considérer les capacités offertes par le big data, où de nombreuses informations existent mais dont l’accès n’est pas aisé, car il nécessitera des outils capables d’aller chercher automatiquement dans la masse « la » bonne information au bon moment, en fonction du contexte de la recherche.
Les solutions portant les données utiles aux acteurs de la supply chain devront être suffisamment interconnectables et interopérables les unes avec les autres pour capter et filtrer la donnée sur la base d’un mapping des acteurs, des besoins et de l’information disponible.
Pour aller plus loin
- Consultez les autres entretiens accordés dans le cadre de ce dossier.
- Consultez les autres dossiers de FAQ Logistique en rapport avec les WMS et les TMS.
- Consultez les autres entretiens accordés par Isabelle BADOC à FAQ Logistique.
- Retrouvez dans notre répertoire les solutions transport et entrepôt référencées dans l'annuaire FAQ Logistique.
- Vous recherchez un expert ? Contactez les consultants spécialisés en WMS et en TMS.
Bio Express
Isabelle BADOC est titulaire d’un Master « Intelligence Marketing » HEC. Elle rejoint la société Influe il y a une quinzaine d’années pour développer les solutions GPA qui évolueront ensuite vers des solutions d’approvisionnement global des flux. Avec le rachat d’Influe par Generix, le périmètre fonctionnel de Mme BADOC a évolué vers la partie exécution entrepôts et transport.
Elle s’occupe désormais de la stratégie marketing produit de la gamme supply chain de l’éditeur.
Site internet de Generix : www.generixgroup.com