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INTERVIEW |
‘‘Un Dashboard partagé à l’extérieur de l’entreprise permet à chaque intervenant de la supply chain de discuter sur la base d’indicateurs communs’’ F. PETITJEAN, Acteos
Interview de Fabien PETITJEAN, Chef de Produit TMS chez Acteos
Réalisée le 13/01/2015 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « TMS / WMS : indicateurs, pilotage & reporting ».
Philippe MARQUES, a-SIS Jérôme BOUR, DDS Logistics Elena SOLOMONOVA, Descartes Loïc LE CHARTIER, Hardis Isabelle BADOC, Generix Group |
En quoi les indicateurs permettent-ils d’optimiser la performance transport d’une organisation?
En fonction de l’horizon concerné, les indicateurs auront des utilités différentes. Si on se positionne sur du court terme ou même du temps réel, il s’agira de piloter et de suivre les opérations.
Sur un horizon tactique ou stratégique, ils seront utilisés comme aide à la décision. Ils permettront de traiter des problématiques du type changement de partenaire ou évolution de schéma directeur.
Globalement, le suivi des indicateurs transport est à considérer sur les 5 axes suivants :
- l’avancement des opérations
- l’analyse de la structure des coûts
- le suivi de la facturation
- la qualité de service
- la ponctualité des transporteurs.
Pouvez-vous nous donner des exemples d’indicateurs transport sur l’horizon temps réel / court terme ?
Il s’agira par exemple :
- de suivre en temps réel le pourcentage de commandes clients affectées à des transporteurs, en cours de transport, déjà livrées, etc.
- de déterminer si l’entreprise a plutôt recours à des envois isolés ou au contraire à l’organisation de tournées de distribution ou de ramasse prédéfinies.
- de contrôler les retards (en chargement ou en livraison) et les litiges transport. Ces indicateurs peuvent être analysés par prestataire ou par client, aussi bien sur une période passée que sur celle en cours.
- de s’assurer de la fiabilité de la facturation des transporteurs par rapport aux contrats tarifaires.
- etc.
Et sur les horizons stratégiques et tactiques ?
Des indicateurs économiques macros permettent de confronter le réalisé au budget prévisionnel.
Une vision plus fine consiste à estimer les coûts de livraison ou de ramasse ramenés à des unités de transport (métrage plancher, colis, kilos, etc.). Cette démarche peut également être menée par Business Unit, par canal de distribution, par transporteur, etc.
Il s’agira par exemple de répondre aux questions suivantes :
- Quels sont les coûts de livraison d’une typologie de magasins ?
- Quels sont les coûts standards de distribution par canal ?
- Quelle est la part de marché de chaque transporteur en fonction des affectations sur les affrètements ?
- Quels sont les taux de remplissage moyen des véhicules ?
- Quelle est la répartition modale des transports ?
- Etc.
En outre, un certain nombre de nos clients chargeurs dans la Grande Distribution et dans le Retail ont de plus en plus tendance à utiliser des véhicules sur la semaine ou sur un mois. Il devient alors pertinent de réfléchir non plus sur une maille ordre de transport (OT), mais sur un portefeuille global d’OT sur la journée pour veiller à maximiser l’utilisation des ressources et éviter d’avoir recours à l’affrètement.
Les indicateurs à suivre sont alors les taux d’utilisation des véhicules, le nombre de tournées de distribution réalisées sur la journée, etc.
Que propose Acteos à ses clients pour piloter leur supply chain ?
Nous proposons un Dashboard de suivi en temps réel permettant l’analyse fine des données.
Sur l’année 2014, nous avons en particulier intégré un outil de Business Intelligence visant à effectuer du data analytics. Cet outil de BI nous a permis de travailler la mise en forme de tableaux de bord standardisés.
Ceux-ci incluent bien sûr les données de transport, mais aussi des données de gestion d’entrepôt, de prévisions de ventes et de suivi des stocks.
Les utilisateurs peuvent personnaliser leur environnement et ajouter de nouveaux indicateurs. La consultation peut être effectuée sur différents niveaux (opérationnel, tactique ou stratégique) en fonction des publics concernés.
Votre Dashboard permet-il de partager les informations à l’extérieur de l’entreprise ?
En effet, ces tableaux de bord, accessibles via un navigateur Internet, peuvent également être consultés par l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique.
Un accès à certaines pages ou indicateurs sera alors proposé aux partenaires, fournisseurs ou clients de la société.
L’intérêt est que chaque intervenant puisse discuter sur la base d’indicateurs communs. Les analyses peuvent ainsi être menées par transporteur, pour faire par exemple apparaître de manière très graphique des notions de dépassement d’un coût standard. De même, notre tableau de bord étant à plusieurs dimensions, il permet d’approfondir un élément en particulier pour déterminer les causes d’une défaillance.
Existe-t-il aujourd’hui une limite au pilotage de la supply chain par les indicateurs ?
En effet, il ne faut pas oublier que les indicateurs ne sont utiles que si les données remontées pour les alimenter sont fiabilisées et suffisamment exhaustives. Pour nombre de chargeurs, cela représente un enjeu majeur.
Avec le développement du Big Data, on évoque souvent le volume, la variété et la vélocité des données. On parle également de plus en plus de leur véracité.
Si on est vraiment sur une solution intégrée, couvrant un périmètre large dans l’entreprise, les données peuvent être directement récupérées de l’application informatique.
A contrario, dans certaines organisations, les applications sont morcelées entre des solutions de différents éditeurs, des applications internes, des briques de l’ERP, etc. Il sera alors intéressant de s’appuyer sur des échanges EDI pour pouvoir normaliser l’information.
Autre point de vigilance, il est fréquent que seuls quelques-uns des transporteurs utilisés par un chargeur soient en mesure de remonter des informations de tracking. Se pose à ce moment-là la question de la représentativité de l’analyse menée.
Que peuvent faire les chargeurs ?
D’une part, je viens de l’évoquer, ils peuvent avoir recours à des systèmes d’échange de données normalisées. Les données provenant de systèmes hétérogènes seront alors uniformisées.
D’autre part, en l’absence de données normalisées, on peut également utiliser des moyens parallèles et dérivatifs, notamment des portails web sur lesquels on va avoir des remontées d’information.
Enfin, il convient généralement de procéder par étape. Il peut être intéressant de démarrer par quelques indicateurs macros standards et au fur et à mesure en activer d’autres pour affiner les analyses.
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Bio Express
Fabien PETITJEAN a rejoint Acteos en 2011, d’abord comme Consultant Supply Chain puis en tant que Chef de Produit de la branche transport.
Il a débuté sa carrière dans le secteur automobile à la Direction Informatique de PSA et a ensuite intégré le secteur du conseil au sein de la société Acsience (groupe Altran).
Avant d’entrer chez Acteos, il occupait les fonctions de Chef de Projet WMS puis de Coordinateur pour le périmètre France / Belgique de l’offre WMS sur l’avant-vente et sur la mise en place chez Mecalux.
Site Internet d’Acteos : http://www.acteos.fr/