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INTERVIEW |
‘‘La frontière entre WMS et TMS n’est pas étanche’’ I. BADOC, Generix Group
Interview
d’Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions Marketing
Manager chez Generix
Group.
Réalisée le 23/07/2014 par Frédéric LEGRAS,
Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre
du dossier thématique « WMS / TMS : une frontière
en voie de disparition ? ».
Quels sont les enjeux d’une bonne intégration entre WMS et TMS ? Quels sont les risques d’une mauvaise communication entre ces deux outils ?
Il existe en effet de potentiels recouvrements fonctionnels. C’est d’ailleurs ce qui peut compliquer la communication entre les deux.
Evelyne
RAYNAUD et
Bruno LACOSTE,
a-SIS Jérôme BOUR, DDS Logistics Ottavio RIVELLI, inconso Jean-Christophe HENRY, Infflux Patrick REHEL, Negsys |
Ces recouvrements concernent en particulier le plan de chargement du camion. Prenons un schéma classique dans lequel les commandes sont réparties dans plusieurs camions afin d’optimiser au mieux le chargement de ceux-ci tout en intégrant un certain nombre de contraintes. C’est traditionnellement la problématique à laquelle le TMS doit répondre.
Dans une entreprise dans laquelle la commande passe par le TMS, la solution de gestion du transport dimensionne les moyens puis répartit les palettes ou les colis dans ceux-ci. Le résultat de cette affectation est communiqué au WMS, lequel dispose alors d’informations sur les commandes beaucoup plus précises que celles qu’il recevrait directement d’un ERP.
Le TMS effectue ce travail en amont du lancement des vagues de préparation. Il n’a donc pas connaissance des informations provenant du WMS et en particulier du stock disponible.
Le WMS gère ensuite son ordonnancement et regarde comment exécuter le chargement des différents moyens mis à disposition par le TMS. Il peut alors se retrouver confronté à des opérations non réalisables. C’est en particulier le cas si le TMS ne considère pas les bonnes données logistiques.
Cet exemple illustre les besoins d’intégration et d’échange d'informations logistiques en amont. Ces données concernent : le stock disponible, le temps pour préparer toutes les commandes, etc.
Si l’ordre de mission envoyé par le TMS au WMS est précis, ce dernier pourra correctement travailler.
La complication potentielle porte alors plutôt sur la traçabilité des éléments de la commande d’origine.
Si le WMS reçoit une commande de l’ERP, il saura que pour effectuer les opérations de chargement, il était parti d’une commande à laquelle étaient associés un numéro et différentes lignes.
Le lien entre celles-ci et les camions dans lesquels elles ont été chargées est clair et l’information peut facilement remonter vers l’ERP.
A contrario, quand la commande passe d’abord par un TMS avant de parvenir au WMS, la construction d’un lien est nécessaire afin de pouvoir faire référence aux commandes d’origine en provenance de l’ERP une fois les camions chargés.
C’est un enjeu de traçabilité majeur. Il est indispensable de garder la traçabilité des commandes d’origine quand le TMS envoie l’exécution de chargement au WMS.
Proposez-vous deux produits distincts (un WMS et un TMS) ou bien un produit unique ?
Nous tendons vers la fusion de nos différentes solutions (WMS, TMS, Approvisionnements) dans notre outil global GCS On Demand
Nous souhaitons que si un de nos clients choisit une solution de gestion d’entrepôt avec quelques process transports, il puisse par exemple utiliser les fonctions d’affrètement de notre TMS, de manière transparente.
Nous sommes d’ailleurs en cours de réécriture d’un certain nombre d’IHM (NDLR : Interface Homme-Machine), afin que les opérateurs aient bien la perception d’une solution unique.
Parmi les dossiers sur lesquels vous êtes interrogés quelle est la part de ceux couplant WMS et TMS. Comment a-t-elle évolué dans les dernières années ?
Généralement, les cahiers de charges font apparaître les deux familles en les distinguant clairement. Néanmoins, l’exécution logistique est un tout qui comprend à la fois la préparation et le transport, la frontière n’est donc pas étanche, ce qui nous convient bien dans la mesure où nous proposons les deux.
Souvent, les entreprises qui nous consultent partent d’un existant en terme de système d’informations et veulent, à l’occasion de l'implémentation d’un nouvel applicatif (par exemple un TMS), en profiter pour trouver une réponse à leur problématique globale.
Elles peuvent également se servir du projet TMS pour intégrer dans leur cahier des charges la correction des lacunes du WMS en place.
Notre offre permet de découper la totalité des process. Le client peut ainsi uniquement choisir ceux qui lui conviennent. Il peut alors être intéressant de débuter avec un certain nombre de process, puis d’utiliser de nouvelles fonctionnalités au fur et à mesure en fonction des besoins et de leurs évolutions. Cette possibilité représente une grande valeur ajoutée pour nos clients.
Comment expliquer que les taux d’équipement WMS et TMS soient si éloignés ?
La maturité des marchés est très différente. Les entreprises ont réellement commencé à s’équiper de WMS il y a déjà 25 ans. De son côté, la gestion du transporteur est encore très souvent opérée manuellement.
Le TMS a d’abord répondu à des aspects de contrôle de gestion (notions de préfacturation et de facturation). Les 3PL ont alors joué un rôle important. Dans la mesure où ils avaient besoin de facturer correctement leurs clients pour le transport de produits dans des moyens mutualisés.
Malgré tout, ce n’est que depuis quelques années que l’accès facilité aux informations sur les différents fournisseurs via le développement d’Internet et des places de marché a favorisé l’utilisation des TMS.
Auparavant, nombre de sociétés travaillaient avec quelques transporteurs qu’elles connaissaient bien, avec lesquels elles renégociaient les tarifs une ou deux fois par an.
Des moyens techniques permettent désormais de consulter ou de solliciter le marché du transport plus facilement. Il y a encore une dizaine d’années, pour référencer un nouveau transporteur, la démarche était beaucoup plus compliquée.
De son côté, le WMS est en train de changer radicalement. Là aussi, l’évolution des outils et des systèmes d’informations permet d’envisager des perspectives d’optimisation beaucoup plus puissantes.
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Bio Express
Isabelle BADOC est titulaire d’un
Master « Intelligence Marketing
» HEC. Elle rejoint la société
Influe il y a une quinzaine d’années
pour développer les solutions
GPA qui évolueront ensuite
vers des solutions d’approvisionnement
global des flux. Avec le rachat
d’Influe par Generix, le périmètre
fonctionnel de Mme BADOC a évolué
vers la partie exécution
entrepôts et transport.
Elle s’occupe désormais
de la stratégie marketing
produit de la gamme supply chain
de l’éditeur.
Site
internet de Generix : www.generixgroup.com