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Innovation : la supply chain en pole position

INTERVIEW

‘‘La robotisation marquera certainement la supply chain dans un futur proche ’’ P.MARQUES | D.GRIS, A-SIS


Didier GRIS (Directeur de l’Innovation)Philippe MARQUES (Responsable Produits)Interview de Didier GRIS (Directeur de l’Innovation) et de Philippe MARQUES (Responsable Produits), chez SAVOYE ADVANCED SOFTWARE.
Réalisée le 14/03/2018 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Innovation : la supply chain en pole position ».


Quelles grandes tendances ont impacté la supply chain ces dernières années ?

La transformation digitale a clairement été motrice dans les évolutions du marché de la supply chain.

  Autres contributions

Isabelle BADOC | GENERIX GROUP
‘‘ Les plateformes collaboratives sont une véritable révolution pour la supply chain ’’

Antoine REDIER | GEFCO
‘‘ Nous plaçons l’innovation au centre de notre stratégie de développement futur ’’

Jérôme BOUR | DDS LOGISTICS
‘‘La manière de considérer le transport a changé ’’

Sébastien SLISKI | ZETES
‘‘La technologie est un facilitateur, pas LA solution ’’

Nombre d'acteurs se sont penchés sur le sujet même si tous n’ont pas forcément réussi à aller au bout de la démarche.

Les projets sont en effet complexes. Il s’agit de mobiliser l’ensemble de la chaîne logistique et au-delà de ça des chaînes d’achat et de vente.

Les enjeux sont énormes pour les entreprises, la logistique étant un des aspects concernés.

Nous avons également pu constater le retour en force de l'automatisation des entrepôts. En particulier pour pouvoir répondre efficacement au développement de la préparation de détail.


Comment voyez-vous les prochaines années ?

Nous venons d’évoquer le retour des projets d’automatisation. En complément, les projets de robotisation et de cobotisation (robotisation collaborative) appliqués à la supply chain se multiplieront certainement dans un futur proche.

Il s’agit d’introduire une assistance forte aux opérateurs de l’entrepôt, voire de les remplacer dans la réalisation de certaines tâches. Par exemple sur des fonctions d’emballage dans le cadre des processus de préparation de type goods-to-robot.

Le développement des chatbots est également à suivre. Pouvoir interroger des robots dans un langage parlé plutôt que normé permettra de vulgariser les échanges entre les différents systèmes d'informations.

Les autres sujets qui seront sans doute amenés à prendre une grande ampleur sont en rapport avec la livraison des derniers kilomètres. Les acteurs de la distribution sont en effet poussés par les changements de modes de consommation des utilisateurs finaux. Les logisticiens doivent donc trouver les solutions qui permettront de répondre aux nouveaux niveaux d'exigence des consommateurs et donc construire des schémas logistiques différents et en mesure d’assurer une très grande rapidité de mise à disposition des produits.

Devant la volatilité des flux, l’entrepôt devra faire preuve d’une importante capacité d'adaptation. Nécessairement agile et flexible, il devra s’appuyer sur des solutions de pilotage en mesure de l’aider à satisfaire ce niveau d'exigence.




Pensez-vous que la blockchain pourra avoir des applications intéressantes dans le domaine de la supply chain ?

Il existe des cas d'application, en particulier tout ce qui tourne autour de la traçabilité. Les principaux avantages de la blockchain sont en effet de garantir l'exhaustivité des transactions et de les décentraliser. Chacun des acteurs de la chaîne dispose, à tout instant, de la totalité de l'historique de ce qui a été réalisé.

Le niveau de sécurisation des transactions est dès lors très élevé. L’intérêt pour le respect des réglementations est donc assez évident. Les Smart contracts sont définis par l’ensemble des acteurs et se déroulent ensuite automatiquement.

Le sujet se développe fortement. En atteste le nombre de publications dans la presse industrielle et logistique.

L’année dernière, il y en avait une par mois. Désormais, c’est deux ou trois par jour.

Des projets sont d’ores et déjà lancés. Un acteur de la grande distribution a par exemple communiqué il y a quelques jours sur un système de traçabilité basé sur la blockchain.


Qu’en est-il de l’industrie 4.0 ? Que proposez-vous ?

Nous avons développé dans les dernières années deux solutions qui entrent totalement dans le cadre de l’industrie 4.0.

  • A-SIS View, solution d’hypervision globale pour monitorer et superviser tous les équipements de l’entrepôt.

La solution centralise les informations des différents systèmes du magasin et les positionne en parallèle à la fois dans des aspects de localisation géographique et temporelle.
L’objectif est double :

    • Faciliter la prise de décision en temps réel en ayant accès à l'ensemble des informations
    • Simuler le fonctionnement de l’entrepôt. Il s’agit de déterminer comment le système se serait comporté si les paramétrages des équipements avaient été modifiés. 

  • Les meubles stand alone avec bandeaux de leds

Ces meubles intègrent des processus intelligents. L'objectif est de mettre à disposition de nos clients des systèmes très flexibles en mesure de s'adapter au travail des opérateurs et aux besoins de l'entrepôt, de manière très simple. Un certain nombre d'interfaces existent avec leurs systèmes d'informations. C'est donc notre système qui s'adapte à l’environnement informatique du client et non l'inverse. 

Les meubles ont été conçus dans un esprit plug & play avec un certain nombre de préconfigurations. Ils sont très simplement reconfigurables de manière à pouvoir être utilisés pour une fonction le matin et une autre l’après-midi.

Les meubles sont autonomes dans la mesure où il n'est pas nécessaire de les relier à une prise de courant à un instant t. Il est ainsi possible de les utiliser dans différentes zones de l'entrepôt et de leur affecter des usages spécifiques en fonction des besoins.

Ils prennent en charge l'interface avec l'opérateur et le guident dans ses processus de préparation ou de ventilation. Il est également possible de mettre en place des options de détection de passage pour pouvoir garantir la qualité de l'opération, réduire au maximum les temps de réalisation, etc.

La technologie bandeau de leds permet en outre d'optimiser la consommation électrique. Aujourd’hui connectés à un concentrateur, nous travaillons actuellement pour qu'ils puissent utiliser une communication sans fil.

Enfin dans le même esprit, nous travaillons également au développement de chariots dédiés à la préparation de détail et adaptés aux zones non automatisées ou aux entrepôts de grande taille.
La gamme est large et comprend des chariots :

    • Manuels et pilotés par un WMS
    • À assistance motorisée
    • 100% autonomes
    • Etc.

Le but est qu’un opérateur ne se déplace pas à vide sur de grandes distances.


Explorez-vous également le domaine du machine learning ?

Le sujet comporte plusieurs volets. Nous travaillons principalement sur la partie prédictive.

Nous disposons d’un département de recherche opérationnelle qui s’appuie sur des équipes spécialisées dans les algorithmes mathématiques. Notre objectif est d’introduire des notions d'anticipation dans nos solutions logicielles.


Quels sont les autres produits que vous développez actuellement ?

Nous proposons désormais une plateforme d’intégration B2B (LM Connect) qui permet de répondre aux besoins de communication entre l’ensemble des systèmes d'information et de faire transiter la totalité des flux digitaux sollicités.

Nous améliorons également notre système d'affichage tête haute qui avait initialement été conçu pour des cas d'usage purement logistiques, en "remplacement" de solutions équivalentes comme un terminal radio.

Nous en modifions donc l’utilisation avec la mise à disposition de contenus vidéos, de la documentation PDF, etc. Ce projet est particulièrement intéressant pour former les utilisateurs en les assistant pour la réalisation de leurs premières opérations.

Nous sommes également en train d'intégrer dans cet équipement un système de caméra pour travailler sur la réalité augmentée et ainsi fournir de l'information complémentaire par rapport à l'environnement dans lequel se trouve le préparateur. 

Tout cela est en cours de test chez certains de nos clients. 

La place accordée à nos clients dans les différents projets d’innovation que nous menons est d’ailleurs importante. Quand nous lançons un nouveau sujet, celui-ci est mis en perspective des retours terrain, des cahiers des charges, etc.

Une fois le sujet défini, nous identifions parmi nos partenaires ceux qui nous semblent pouvoir être intéressés. Nous réfléchissons conjointement au développement de la solution. L’innovation n’a en effet de sens que si elle correspond à des cas d'usage, que si elle apporte une vraie valeur ajoutée aux utilisateurs. 


Quels sont les profils des interlocuteurs avec lesquels vous travaillez sur ces sujets ?

On retrouve généralement deux types d'interlocuteurs.

Les logisticiens sont particulièrement intéressés quand il s’agit de répondre à une problématique précise qu’ils peuvent rencontrer dans leur entrepôt et pour laquelle ils n'ont pas à ce jour identifié de réponse optimisée.

Les responsables innovation sont également des interlocuteurs habituels, notamment chez des clients de taille importante ou chez les prestataires logistiques. Ces derniers cherchent en effet à fournir des solutions toujours plus performantes à leurs clients et prospects.


Pour aller plus loin


Bio Express :

Philippe MARQUES a pris fin 2015 la responsabilité produits de la gamme d’A-SIS : définition et application de la stratégie et suivi de l'évolution de la gamme y compris la mise en application des sujets innovation. Il occupait auparavant le poste de Responsable de l’activité TMS/OMS de l’éditeur.

Didier GRIS est Directeur de l'Innovation et Directeur Technique d’A-SIS. Chez l’éditeur depuis 1990, il a travaillé sur les projets clients, défini les process standards, s'est occupé de la R&D et a mis en place le support de l'éditeur. Au début des années 2000, il reprend le service Techniques Appliquées en élargissant son périmètre à l’innovation.

Site Internet d’A-SIS : http://www.a-sis.com/


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