Publications > Logiguide CGL > Intégrer la variable environnement aux approvisionnements (Volume 6 / Numéro 8)


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Article extrait des Logiguides de GROUPE GCL, cabinet de conseil en logistique.

CGL


Fuite dans une usine appartenant à Union Carbide, déversement d’un pétrolier d’Exxon Valdez, explosion d’un site industriel à Toulouse… ce ne sont là que quelques exemples d’accidents industriels spectaculaires qui nous rappellent la grande responsabilité des entreprises dans les problèmes environnementaux.

Les entreprises sont aujourd’hui encouragées, voire forcées, à considérer l’environnement dans leurs activités. La gestion des approvisionnements ne fait pas exception.

Depuis quelques années maintenant, un nombre grandissant d’entreprises ont cherché à intégrer la variable environnement à leurs activités, que ce soit pour des raisons de réglementation, de pression sociale ou de convictions personnelles des dirigeants. Or, comme les impacts environnementaux ne sont pas limités aux opérations internes d’une entreprise, mais sont plutôt déterminés par les activités de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement dont fait partie l’entreprise, les gestionnaires se doivent de considérer l’environnement dans leurs activités d’approvisionnement.

Plusieurs chercheurs ont par le passé déploré le fait que l’environnement soit souvent négligé par les gestionnaires d’approvisionnement. Ces derniers répliquent qu’ils ont de la difficulté à intégrer la variable environnement à la gestion des approvisionnements. Ce logiguide vise donc à fournir quelques pistes pouvant aider les gestionnaires d’approvisionnement à intégrer cette variable à leurs activités.


Démontrer les économies liées à l’environnement

La prise en compte de l’environnement dans les activités d’approvisionnement dépend souvent d’un autre critère : le coût. Il faut donc démontrer les économies potentielles liées à la considération de l’environnement dans la gestion des approvisionnements. Le calcul des économies n’est pas une tâche facile; cela demande d’avoir une vision à long terme, d’estimer des coûts évités.

Il s’agit généralement d’une première étape inévitable dans l’intégration de l’environnement. La démonstration des économies permet en effet d’avoir l’accord de la direction pour la suite du processus d’intégration, et favorise également la mobilisation des employés d’approvisionnement dans le changement.




Mettre en place des mesures concrètes

Entre les intentions et la réalité, il y a souvent un monde. Les gestionnaires doivent réduire les risques que la variable environnement soit mise de côté dans la pratique des activités d’approvisionnement. Certaines mesures peuvent amener les gestionnaires et les employés d’approvisionnement à considérer la variable environnement à sa juste valeur :

  • Établir concrètement en quoi consiste la variable environnement : Quelles sont les problématiques environnementales liées aux approvisionnements? Quels objectifs d’amélioration – réduction des accidents, de la pollution, du gaspillage – veut-on atteindre dans le cadre de la gestion des approvisionnements?
  • Développer une politique environnementale propre à la gestion des approvisionnements. Cette politique doit préférablement être écrite, signée et divulguée aux différentes parties intéressées (acheteurs, approvisionneurs, fournisseurs, etc.).
  • Inclure la variable environnement dans les critères écrits de sélection et d’évaluation des fournisseurs. Un poids adéquat doit également être attribué à la variable environnement, en l’occurrence 5 % à 15 %;
  • Envoyer aux fournisseurs un questionnaire annuel exhaustif portant sur la variable environnement, et combiner l’envoi de ce questionnaire à des audits ponctuels.

Intégrer l’environnement à tous les volets de l’approvisionnement

Lorsque les gestionnaires désirent intégrer l’environnement à la gestion des approvisionnements, ils se concentrent souvent à l’intégration au niveau des achats (i.e. acheter des matières ou des produits « environmentally friendly »). L’intégration de l’environnement aux approvisionnements peut pourtant aller beaucoup plus loin. Voici quelques exemples d’initiatives qui, lorsque combinées, font en sorte que la variable environnement est intégrée à tous les volets de la gestion des approvisionnements :


Impliquer les fournisseurs dans le processus d’intégration

Afin que l’intégration se fasse dans l’harmonie et afin que les efforts perdurent, il est primordial que les deux parties impliquées – le donneur d’ordres et ses fournisseurs – s’entendent et collaborent à propos de l’environnement. Bien qu’il puisse sembler là d’une évidence, il est important de rappeler l’importance d’impliquer les fournisseurs dans le processus. En effet, ces derniers sont grandement impactés par l’intégration de l’environnement aux approvisionnements. Pourtant, nombreux sont les gestionnaires d’approvisionnement qui semblent oublier ce volet de l’intégration; ils définissent eux-mêmes les changements apportés par l’intégration de l’environnement, puis les imposent à leurs fournisseurs.


Conclusion

De nos jours, les entreprises sont amenées à considérer l’environnement dans l’ensemble de leurs activités. La conformité à la réglementation et à la satisfaction des attentes des groupes de pression constitue évidemment le premier pas à franchir dans l’intégration de l’environnement aux approvisionnements. Cependant, l’objectif ultime que devraient viser les gestionnaires d’approvisionnement est la réalisation d’actions proactives et la considération systématique de l’environnement.

Il est possible d’arriver à intégrer la variable environnement à la gestion des approvisionnements. Pour ce faire, les gestionnaires doivent adopter une certaine façon de penser et mettre en place un certain nombre de mesures, leur permettant ainsi de transférer leurs bonnes intentions en réalisations concrètes.

Nous nous sommes ici penchés sur la question environnementale, mais il est aisé de penser que les pistes que nous avons identifiées s’appliquent également à l’intégration de d’autres variables « non-traditionnelles » aux approvisionnements, telles que les achats auprès de fournisseurs locaux (contenu local) ou l’approvisionnement équitable.


Christine Ouellette, B.A.A., M.Sc.
Conseillère Groupe GCL
www.gclgroup.com


 

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