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‘‘ Faire plus et mieux, à moindre coût ’’
Jean-Pierre GAUTIER
Jean-Pierre GAUTIER, Directeur des Métiers chez ACSEP
Avis d'expert soumis dans le cadre du dossier thématique « WMS/TMS : Comment tirer le meilleur de votre future solution ? »
En préambule, il semble important de faire un état des lieux sur les attentes du marché quant aux solutions apportées par les WMS et les TMS : « Faire plus et mieux, à moindre coût. »
Comme pour tous secteurs d’activités, on nous demande de faire plus avec moins. Apporter plus de services en maintenant toujours un niveau de qualité le plus haut possible avec, en complément, l’objectif de réduire au maximum les coûts. Nous verrons d’ailleurs que ce deuxième point ne se concentre pas uniquement sur l’exécution des tâches, mais aussi sur la capacité à partager l’information.
Nous verrons également les nouvelles contraintes de la supply chain avec, notamment la montée en puissance d’un nouvel acteur : le client final ! Puis nous aborderons les questions préalables avant de lancer son projet. Enfin, nous présenterons la méthodologie pour bien piloter son projet de transformation digitale afin de tirer le meilleur de vos solutions WMS et TMS !
Les thèmes importants à retenir seront donc :
- Efficacité opérationnelle et agilité,
- Satisfaction client avec le respect de la promesse quantité/délai,
- Visibilité du stock et des livraisons,
- Démarche RSE et maîtrise de l’empreinte environnementale.
Cet ensemble de thèmes devant pouvoir évoluer face à une réalité économique toujours plus forte.
En parallèle de cela, un certain nombre de contraintes apparaissent et évoluent au fil du temps, des besoins du marché et surtout face à une fuite en avant du « toujours plus de services ». Le délai et la capacité à livrer toujours plus vite en est un majeur. Cela va réduire le cycle de vie d’une commande, à la fois dans sa préparation, mais aussi dans sa livraison. On peut donc déjà constater qu’une parfaite coordination entre l’entrepôt, via le WMS, et le transport, via le TMS, est déjà une priorité.
De nombreuses contraintes
Nous pouvons donc dire que dans un monde en perpétuel mouvement, avec de plus en plus de phénomènes aléatoires (météo, géopolitique…), ces contraintes vont tourner autour de :
- La multiplicité des canaux de distribution,
- La démultiplication des positionnements de stock (boutique, réserve magasin, entrepôt urbain, etc.),
- Accélération et atomisation des commandes,
- Fluctuation de la demande et volatilité des clients,
- Pression sur les coûts,
- Pénurie de personnels (chauffeurs, managers, opérateurs logistiques…).
Paradoxalement, celles portées par le service ont deux origines distinctes qui se relient entre elles :
- La demande, toujours plus forte en termes de service,
- L’offre, proposant de plus en plus de solutions de services afin de se différencier.
L’un des facteurs majeurs de cette évolution c’est qu’un nouvel acteur s’est immiscé dans l’organisation globale de la supply chain en général, et de la logistique en particulier : le client final !
Il est désormais le donneur d’ordre qui décide quand et comment et, indirectement, combien.
De récentes solutions logicielles, devant s’intégrer dans les écosystèmes du WMS et du TMS, permettent de répondre en partie aux attentes de ce nouvel acteur :
- L’OMS va orienter les commandes sur le ou les stocks les plus disponibles et accessibles,
- Le portail collaboratif permet à l’ensemble des services connexes à la préparation et à la distribution de maîtriser l’information et de la partager en temps réel. Ce deuxième acteur répond d’ailleurs aux besoins de plus en plus primordiaux de transparence. Chez ACSEP notre portail collaboratif IzyWeb est d’ailleurs déployé sur la quasi-totalité de nos clients. Au-delà de l’information partagée, il permet de faire gagner énormément de temps aux équipes en éliminant les temps de gestion et les tâches à non-valeur ajoutée, tout en rendant plusieurs services aux clients finaux parmi lesquels la consultation des stocks, l’amélioration du décisionnel grâce à une haute disponibilité de la donnée, la suppression des BL et de listes de colisages sur les commandes physiques, la mise à disposition des statuts d’expédition…
Comment répondre à ces contraintes ? En se posant les bonnes questions !
Une première conclusion s’impose. Forts de ces constats, on peut dire que les SI qui accompagnent la Supply Chain, notamment les WMS et TMS, ont des défis importants à relever. Leur rôle va être de répondre à une stratégie d’entreprise en en assurant la tactique au quotidien.
Par ailleurs, il va être important d’identifier les critères de décision en termes de digitalisation de son organisation logistique :
- À partir de quel moment s’équiper, faire évoluer un WMS ?
- À partir de quel moment s’équiper, faire évoluer un TMS ?
- Quand faudra-t-il relier les deux solutions ensemble ?
Les éléments de réponse sont de plusieurs natures et dépendent des rôles de chacun :
- Qui est le chef d’orchestre selon l’organisation ?
- Qui pilote ?
- Qui ordonnance ?
En effet, une parfaite intégration du couple WMS/TMS va permettre de répondre au quotidien aux multiples schémas d’organisation répondant à la course vers l’omnicanalité.
Les trois cas les plus fréquents vont être :
- Détermination du transporteur en amont du WMS par le TMS,
- Suite au pré-colisage et/ou à la préparation de commande avec le WMS, détermination du transporteur par le TMS,
- Détermination du transporteur par le WMS et le TMS :
- Par le WMS pour les transporteurs prédéterminés ou récurrents,
- Par le TMS dans le cas d’affrètement.
Et en connaissant les rôles et la valeur ajoutée de chaque solution
Il convient donc en premier lieu de bien connaitre et de maîtriser la valeur ajoutée de chaque solution pour pouvoir mener à bien son projet.
Concernant le WMS :
- Vue complète et temps réel du disponible en stock,
- Optimisation des surfaces de stockage,
- Connaissance des informations logistiques sur les articles,
- Ordonnancement de l’organisation avec la mise en place de scénarii adaptés aux contraintes produits/commandes,
- Capacité à gérer plusieurs process de préparation,
- Suivi complet du traitement des commandes jusqu’à expédition en intégrant des notions de regroupements afin d’optimiser les chargements,
- Garant de la traçabilité (date, lot, série, numéro unique…),
- Capacité à s’interfacer avec les SI intégrer dans la supply chain…
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Concernant le TMS :
- Choix du transporteur : groupage, choix des modes, comparaison des offres, aide au choix,
- Suivi de la commande à l’extérieur du site,
- Vision de la contrainte client, ETA ou RDV de livraison,
- Collaboration avec les transporteurs et clients,
- Gestion des tarifs et Pré-facturation du transport.
- Capacité à s’interfacer avec les SI intégrés dans la supply chain.
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Quelle démarche mener pour sa transformation digitale ?
Même si l’utilisation de plusieurs logiciels dans les entreprises est courante, chaque nouvelle intégration doit être anticipée au maximum.
Il ne faut pas attendre d’avoir besoin du SI pour le déployer. Il faut le sélectionner, l’intégrer et l’interfacer en amont de ses besoins.
Les besoins, les enjeux des services concernés ne seront pas toujours compatibles, en tous les cas dans leur niveau de criticités.
Une vision globale va être primordiale afin de pouvoir arbitrer en fonction des contraintes de chacun.
Ceci est d’autant plus vrai lorsque l’on va être dans un schéma d’une double intégration de nouveaux SI. L’ordre des choses va avoir d’ailleurs beaucoup d’importance.
Les mondes du WMS et du TMS se connaissent très bien, ce qui n’est pas toujours le cas entre les SI de l’entreprise. Cela constitue un réel avantage ! Pour autant, il ne faudra pas tomber dans le piège du SI qui dicte les règles du jeu, ni dans celui de la lettre au Père Noël.
La première étape de qualification des besoins va donc être essentielle.
- Dresser la liste des points positifs actuels,
- Dresser la liste des points négatifs actuels,
Dans les deux cas, vérifier que l’information circule bien entre les fonctions et métiers de l’entrepôt et du transport. Malheureusement, il reste encore trop de sujets qui ne sont pas traités à cause d’une mauvaise disponibilité de la donnée.
En résultera de tout cela un cahier des charges qui, piloté par une personne ou un service, devra être validé par l’ensemble des services.
Comme dans toute étude, il va être nécessaire de définir un périmètre fonctionnel et technique qui pourra être à plusieurs niveaux, en fonction des services concernés.
Une fois ces étapes accomplies avec ou sans accompagnement externe, la méthode de mise en œuvre va être tout aussi importante, là encore en se posant les bonnes questions.
- Démarche d’analyse initiale complète ou par POC et itérations ?
- Comment intégrer et former les key users, users internes et externes ?
- Comment assurer la coordination entre vision métier et informatique ?
- Comment organiser les tests ?
- Big bang ou mise en œuvre progressive ?
- Quelle organisation pour le maintien en condition opérationnelle ?
Nos clients nous demandent de plus en plus, de piloter, a minima, cette étape, ou de les assister au quotidien dans l’intégration des solutions. Ces demandes se concentrent d’ailleurs de plus vers de la formation à tous les niveaux d’exécution et de pilotage.
À ce sujet, la gestion du risque va constituer un fil rouge sur l’ensemble du projet et parfois un facteur clé de succès négligé au quotidien :
- Qualité de l’expression de besoin (Périmètre/Acteurs)
- Ne pas confondre les moyens et les objectifs
- Vérifier la disponibilité des ressources (nombre et qualité/expérience)
- Le nombre d’interlocuteurs et la présence ou non d’un chef d’orchestre
- Capacité à tester les solutions individuellement et communément
- Synchronisation des flux d’informations entre les SI
- Synchronisation du physique et de l’informatique
- Ne pas mesurer le niveau de formation des utilisateurs,
- Gestion du changement et prise en compte de la culture de l’entreprise.
Enfin, dans le but entre autres, de mesurer la performance des solutions installées, il sera important d’intégrer dans le cahier des charges un maximum de données quantitatives et qualitatives.
Ce point de départ sera utile pour mesurer les gains apportés par le WMS et/ou le TMS.
Les ROI seront de plusieurs natures avec pour cibles en coûts directs :
- WMS :
- Coûts directs : 5 à 15% des coûts (MO/m²/emballage) et/ou une augmentation de la capacité, de production à effectif équivalent,
- Qualité de service et relation client,
- Approche du 100% de qualité,
- Meilleure disponibilité du stock (le stock est juste !!!),
- Logistique durable,
- Optimisation du taux de remplissage des colis,
- Process actifs sur la gestion des DLC/DLUO.
- TMS :
- Coûts directs : 3 à 10% de réduction et maîtrise du coût par produit et client,
- Qualité de service et relation client : 1 à 5 % de qualité et amélioration de l’agilité en organisation,
- Logistique durable : mesure des émissions de CO2 de transport et réduction des émissions par produit transporté.
Au-delà des nouveaux enjeux évoqués et de l’obligation de résultat, il apparait donc évident que la maîtrise la plus parfaite possible des projets d’intégration d’un WMS et d’un TMS va engager l’entreprise, tant du côté clients que du côté économique.
La méthodologie, les acteurs (qu’ils soient internes ou externe) devront prendre en compte toutes les problématiques liées à l’intégration de systèmes d’information. En particulier dans les interactions quotidiennes entre le WMS et le TMS. Cela ne pourra se faire que par une prise de conscience qu’il s’agit là d’enjeux stratégiques pour l’entreprise tournée vers le service client.
Pour aller plus loin
- Consultez les autres entretiens accordés dans le cadre de ce dossier.
- Consultez les autres dossiers de FAQ Logistique en rapport avec les WMS et les TMS.
- Retrouvez dans notre répertoire les solutions transport et entrepôt référencées dans l'annuaire FAQ Logistique.
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Bio Express
De formation technicien supérieur en logistique, Jean-Pierre GAUTIER a occupé différents postes de Direction d’Entrepôt et de Projets chez Hays Logistique (désormais Kuehne+Nagel). En 2000, il cofonde l’éditeur L4 Epsilon, entreprise au sein de laquelle il occupe la Direction des Opérations puis la Direction Générale. En 2011, il rejoint ACSEP en tant que Directeur des Métiers. À ce titre, il apporte son expertise opérationnelle dans l’organisation et l’intégration des projets, il définit la roadmap du WMS IzyPro développé par ACSEP en regard de l’évolution des métiers et des schémas de distribution et il conseille les entreprises dans leurs choix stratégiques et opérationnels.
Site Internet d'ACSEP : https://www.acsep.com/
J.BOUR | DDS LOGISTICS H. KERJEAN, AKANEA F. PETITJEAN | DESCARTES T. TSCHINSCHANG, KLS GROUP L. GOURDON, SSI SCHÄFER |