Publications > Cluster PACA Logistique > Flow n°26 - Eco-réglementations 2013 : qu’en savons-nous ? > Ecotaxe, le compte à rebours a commencé
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Un
quotidien très prenant, et parfois lourd
d’incertitudes économiques, peut
conduire à occulter des échéances
majeures qui, à force d’être
lointaines, s’avèrent désormais
toutes proches. C’est pourquoi le Focus
de ce numéro cherche à présenter,
de manière très succincte, les dernières
évolutions réglementaires allant
impacter le transport de marchandises à
l’horizon 2013, en rappelant leurs origines,
leurs objectifs et contraintes liées.
Marc REVERCHON,
Président du Cluster Paca Logistique.
« ECO-TAXE, LE COMPTE À REBOURS A COMMENCÉ »
Salle
comble pour la conférence sur l’éco-taxe, donnée
en octobre par Jean-Paul Meyronneinc, délégué
général de l’Union Nationale du Transport Frigorifique
(UNTF) et professeur associé au CNAM, lors de
la Convention d’Affaires Top Transport Europe
(localisée cette année à Montpellier suite aux
travaux du Palais du Pharo).
Ce succès illustre la soif d’informations des
professionnels, chargeurs et transporteurs, sur
l’écotaxe, taxe douanière issue du Grenelle de
l’environnement et véritable « usine à gaz »,
censée entrer en vigueur le 20 juillet 2013 (initialement
2011) dont les modalités d’application et surtout
le coût restent flous. Selon la Fédération nationale
des transports routiers (FNTR), son introduction
pourrait occasionner une hausse moyenne des coûts
du transport routier de 8 %.
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Les objectifs affichés
L’éco-taxe ou taxe poids lourds nationale (TPLN) est l’un des projets phares issu du Grenelle de l’environnement (définie par l’art. 10 de la loi du Grenelle 1).
Elle vise à :
- réduire les impacts environnementaux du transport
routier de marchandises, en favorisant les autres
modes de transport grâce à un mécanisme de répercussion
de la taxe sur les chargeurs ;
- faire appliquer le principe de l’utilisateur-payeur, en faisant payer par les poids lourds directement, et non plus via le contribuable, le coût de l’usage du réseau routier ;
- rationaliser le transport routier sur les courtes et moyennes distances (en incitant à réduire le nombre de voyages à vide et à augmenter la charge transportée) ;
- financer les nouvelles infrastructures nécessaires à la politique de développement intermodal des transports. En effet les recettes de la taxe collectée sur le réseau routier national seront affectées à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) et celles collectées sur les réseaux locaux, déduction faite des coûts de gestion, iront aux collectivités territoriales gestionnaires des voies taxées.
Le montant des recettes attendues est de 1,2 milliard d’euros par an. Cette taxe ne se substitue pas à la TSVR (taxe à l’essieu) qui devra toujours être acquittée au service des douanes après la mise en oeuvre de la TPLN.
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Véhicules assujettis et réseau taxé
Ce système de taxation écologique concerne tous les véhicules de transport de marchandises, français comme étrangers, de plus de 3.5 tonnes, empruntant les 15.000 km de réseau routier national et départemental français taxé.
La
TPL est due solidairement par le propriétaire,
le locataire, le sous-locataire, le conducteur
ou tout utilisateur d’un véhicule de transport
routier de marchandises dont le PTAC (poids total
autorisé en charge) ou le PTRA (poids total roulant
autorisé) s’il s’agit d’un ensemble articulé,
est supérieur à 3,5 tonnes et empruntant le réseau
taxable.
Les véhicules assujettis immatriculés en France
doivent être équipés de l’équipement embarqué
qu’ils utilisent ou pas le réseau taxable. Les
véhicules assujettis immatriculés à l’étranger
doivent être équipés de l’équipement embarqué
lorsqu’ils empruntent le réseau taxable.
Plusieurs véhicules sont néanmoins exonérés de
l’écotaxe : les véhicules de transports de personnes
; les véhicules d’intérêt général prioritaires
; les véhicules et matériels agricoles définis
par l’article R311.1 du code de la route ; les
véhicules militaires.
Le réseau concerné par cette taxe de circulation va comprendre, d’une part les routes nationales, les autoroutes non concédées (10.500 km), et d’autre part, certaines routes départementales ou communales susceptibles de subir un report significatif de trafic (5.000 km). Il est consultable sur internet (www.ecomouv.com/fr/roadnetwork/ maps.aspx)
La
taxe sera minorée :
- de 25 % pour l’usage des routes taxées situées
dans des régions dites périphériques (éloignées
des grandes unités urbaines européennes) : Aquitaine
et Midi- Pyrénées ;
- de 40 % pour l’usage des routes taxées
dans des régions dites périphériques et ne disposant
pas d’autoroute à péage : Bretagne
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Les acteurs impliqués
L’Etat - Compte tenu de la complexité technologique et des contraintes pour respecter les directives européennes notamment sur l’interopérabilité entre les systèmes de télépéage, l’Etat a choisi de recourir à un contrat de partenariat public-privé et a délégué le financement, la conception, la réalisation, l’exploitation, l’entretien et la maintenance du dispositif.
Ecomouv’ - Le 20 octobre 2011, le MEDDTL (Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) a signé un contrat de partenariat avec la société Ecomouv’, filiale d’Autostrade per l’Italia avec les partenaires français SFR, SNCF, Steria et Thales. Cette société est chargée du développement, de la mise en oeuvre et de la collecte de la taxe écologique poids lourds sur le territoire français, conformément aux spécifications de l’Etat français.
La douane - Suite aux missions effectuées par le prestataire commissionné, la douane réalise pour sa part des missions de collecte (reversement aux attributaires, décision de rembourser ou non la taxe), de contrôle (notifi- cation des infractions aux contrevenants, poursuites judiciaires, et le cas échéant, les recouvrements forcés) et de suivi des missions déléguées : le contrôle et l’audit du prestataire commissionné. Par ailleurs, elle effectuera des contrôles à la circulation en coordination avec la police, la gendarmerie et les contrôleurs des transports terrestres du ministère de l’écologie et, avec ces derniers, des contrôles en entreprise.
Les Sociétés Habilitées aux Télépéages (SHT) : actuellement au nombre de six, elles pourront, après homologation de leur dispositif et habilitation de l’Etat, proposer leurs services en tant qu’intermédiaires aux redevables choisissant de s’abonner.
Les
utilisateurs (contribuables) - Ils se répartissent
en deux catégories :
- Les utilisateurs abonnés qui signeront un
contrat avec une entreprise spécialement autorisée
à exercer les activités de collecte de péage
(SHT) leur fournissant le boîtier embarqué ainsi
que tous les autres services connexes, notamment
la facturation périodique relative à la taxe,
ainsi que la gestion du contrat et du compte
client.
- Les utilisateurs non abonnés devront signer
un contrat avec Ecomouv’ pour obtenir un boîtier
embarqué et paieront une avance sur taxe. Plusieurs
options d’enregistrement et d’obtention du boîtier
embarqué seront offerts, via le site internet
Ecomouv’, via un centre d’appels, dans l’un
des points de distribution du réseau Ecomouv’
ou l’une des bornes de distribution automatique
proches des routes taxées (situées en France
et à proximité des frontières puisque ce système
concernera les véhicules étrangers traversant
de manière occasionnelle le territoire français).
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Les modalités techniques et financières d’application
Le véhicule sera détecté au moyen d’un équipement électronique embarqué (EE) fonctionnant grâce à la technologie GPS. La collecte de l’éco-taxe sera donc faite automatiquement, sans barrière ni station de péage, dès franchissement par un véhicule assujetti d’un des 4 100 points de tarification virtuel. A chaque point de tarification est associée une section correspondant à la distance entre deux intersections (environ 3-4 km). Cette distance constitue l’assiette de la taxe.
Tous
les véhicules devront donc être équipés d’un
boîtier GPS, qui devrait normalement être techniquement
interopérable avec d’autres dispositifs de péage
au niveau national et international.
Avant son installation dans le véhicule, le
boîtier embarqué sera programmé sur la base
des caractéristiques du véhicule. Les informations
comprendront la plaque d’immatriculation du
véhicule, son nombre d’essieux, son Poids Total
Roulant Autorisé, son Poids Total Autorisé en
Charge, sa classe d’émission ainsi que les coordonnées
complètes de son propriétaire.
Le montant de l’écotaxe devrait être calculé en fonction de trois critères :
- La catégorie du véhicule (poids total et nombre
d’essieux du véhicule) sachant que, pour le
moment, 3 catégories de véhicules sont prévues
(véhicules à 2 essieux < 12 t ; véhicules à
2 essieux >= 12 t ; véhicules à 3 essieux ou
plus) ;
- La classe de pollution (classe EURO) ;
- Le nombre de kilomètres parcourus sur le réseau soumis à la taxe.
Un montant moyen de la taxe de 0,12 EUR par kilomètre parcouru était évoqué. Les tarifs définitifs ne sont cependant pas encore connus.
En termes de contrôles, des points fixes (173) et mobiles (500) seront situés sur l’ensemble du réseau taxé et permettront à Ecomouv’ de savoir si le boîtier est correctement installé, fonctionne normalement et de détecter tout manquement. D’autres contrôles seront effectués par des agents de l’Etat sur les axes de circulation ou les lieux et aires de stationnement ou en entreprise.
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Les zones d’ombre qui demeurent
Quelques zones d’ombre sont pointées comme, par exemple, ce qu’inclura la catégorie des « véhicules d’intérêt général prioritaire » qui sera exonérée. De même, pour les véhicules loués, une distinction est faite entre courte et longue durée, qui détermine le redevable de la taxe (locataire ou loueur) mais elle n’est pas précisée.
L’incertitude demeure totale sur les barèmes qui seront appliqués, même si un projet circule. Celui-ci évoque par exemple un coût de 14 centimes au km pour un ensemble articulé de type Euro 4 et plus de 3 essieux. Serait aussi prévue dès à présent une nette augmentation en 2014 (+ 15% pour un Euro 5 !). Ce flou est encore renforcé par la notion de « périphicité » qui apporterait des modulations tarifaires pour les régions Midi-Pyrénées, Aquitaine (- 25 %) et Bretagne (- 40 %) et, aussi, la possible extension du réseau routier concerné.
Plus
encore, alors que cette taxe aura le même statut
juridique que le mécanisme de répercussion du
prix du gazole (qui doit être facturé aux chargeurs),
force était de constater « l’impossibilité
opérationnelle qu’il y avait à convertir une
taxe assise sur des moyens de transport roulant
en une taxe sur les marchandises "juste"
», soit une potentielle source de tensions entre
chargeurs et transporteurs.
De fait, le mode de répercussion de
l’écotaxe poidslourds, qui devra être payée
par les transporteurs mais répercutée à leurs
clients, jugé difficilement applicable par les
professionnels, vient d’être revu (le 15 novembre
dernier) par le gouvernement.
Le mécanisme de répercussion devient une majoration forfaitaire obligatoire. Celle-ci sera identique, quelle que soit l’activité de transport, assise sur une base légale avec un taux fixé par région et, pour le transport interrégional, un taux interrégional. Elle inclura les frais de gestion qui devaient être supportés par les entreprises de transport routier.
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Voir également
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LE
« PAQUET ROUTIER » |
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1ER OCTOBRE 2013 : L’INFORMATION CO2 DEVIENT OBLIGATOIRE L’information CO2 incombe à « toute personne publique ou privée qui commercialise ou organise une prestation de transport de personnes, de marchandises ou de déménagement effectuée par un ou plusieurs moyens de transport, ayant son point d’origine ou de destination situé sur le territoire national, à l’exception des prestations qu’elle organise pour son propre compte » (cf. article 2 du décret n° 2011-1336). |
Liens utiles
Afin d’anticiper cette échéance, la FNTR a lancé sur son site deux outils. Le premier est un guide interactif rassemblant toutes les données disponibles à la date de consultation et présentant les enjeux de cette taxe pour la profession du TR. En accès réservé, le second outil permet de simuler son impact financier à l’aide d’un logiciel.
Pour plus d'information sur le Cluster PACA Logistique et ses publications, visitez le portail : www.cluster-paca-logistique.com
Ressources complémentaires
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