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INTERVIEW |
‘‘Aujourd’hui, un entrepôt peut s’apparenter à une usine.’’ B. JAUFFRET, Cleversys
Interview
de Mr Bertrand JAUFFRET, Président de Cleversys
Réalisée le 21/03/2013 par Frédéric LEGRAS,
Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre
du dossier thématique « Automatisation d’entrepôt,
un luxe nécessaire ? ».
Présentez-nous Cleversys.
Cleversys est une filiale du groupe Kurt Salmon. Nous sommes très actifs dans les domaines de l’optimisation de la supply chain et de la gestion d’entrepôt.
L’activité de Cleversys est liée à la mise en place de systèmes d’information en particulier sur les parties supply chain et manufacturing. Nous intervenons dans le choix et la mise en place de systèmes d’information d’optimisation et de gestion des activités d’entrepôt.
Quels sont selon vous les bénéfices d’une part et les risques d’autre part de l’automatisation d’entrepôt ?
Il convient de distinguer deux niveaux d’automatisation d’entrepôt :
- un niveau très technique avec des outils qui « se passent complètement de l’humain » comme les convoyeurs ou les transtockeurs,
- un niveau d’assistance de l’opérateur comme par exemple l’utilisation de chariots de manutention avec une assistance à l’opérateur qui va le guider automatiquement dans les allées en fonction des picking à faire et qui va optimiser le parcours de l’individu dans l’entrepôt.
Dans le 1er cas on automatise complètement, dans le 2ème cas on est dans de l’assistance.
Chez nos clients dans le domaine de la grande distribution (distributeurs ou fournisseurs), une grande partie de la réflexion sur l’automatisation est en rapport avec :
- une meilleure organisation de la gestion des emplacements, c'est-à-dire prendre en compte les typologies de commandes et donc organiser l’entrepôt de façon à ce que le picking se fasse plus rapidement.
- une optimisation des distances au travers de parcours automatisés. Il s’agit alors de chariots qui vont se déplacer automatiquement ou d’assistances pilotées oralement par casque qui vont indiquer aux opérateurs ce qu’ils doivent faire et où ils doivent aller chercher les produits.
Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui nos clients cherchent la plus grande flexibilité possible.
Bertrand FAURE, Fives Alain BUSSOD, Savoye Hoyame SABER, Jungheinrich Florent BOIZARD, Hardis Julien MONGOIN, Barjane |
La rentabilité d’une unité de stockage très automatisée est relativement longue et n’est pas forcément compatible avec l’évolution des contraintes du client final ou du prestataire logistique. l’organisation des entrepôts évolue très rapidement.
Les bénéfices sont donc difficiles à calculer.
Aujourd’hui, un des freins à l’automatisation de la gestion d’entrepôt tient au fait que beaucoup d’entrepôts appartiennent aux clients finaux. On est ainsi passé d’une logique dans laquelle les grands faiseurs de la logistique proposaient des surfaces, des services et une gestion à une situation dans laquelle un client demande désormais au faiseur de gérer « pour compte de » sa logistique et la gestion de son entrepôt.
De plus, désormais un entrepôt peut s’apparenter à une usine. Au-delà des traditionnels stockages et expéditions, il n’est plus simplement un centre de coût mais devient finalement un élément moteur dans l’efficacité et la pertinence de l’offre qu’un client va proposer. On le voit ainsi dans certains marchés répondre à des problématiques de gestion de retours, de recyclage, etc.
Dans les sujets d’automatisation des entrepôts, il convient ainsi de distinguer la nature des produits qui vont être gérés. Les problématiques sont ainsi très différentes entre le cas de l’alimentation d’une chaîne automobile avec une logique extrêmement récurrente et le cas des fournisseurs de la grande distribution. Pour ces derniers, la complexité va tenir à la diversité et à la nature des commandes, au volume et à la taille des produits, à la fréquence d’évolution des gammes de produits, etc. Tout cela peut constituer un frein à la mise en place de systèmes fortement automatisés.
Finalement, plus il y a de récurrence et de régularité dans la typologie de commandes ou de capacité à planifier et à anticiper, plus on peut automatiser.
Quels retours sur investissement un client est-il en mesure d’espérer ?
Habituellement, on évoque des ROI autour de 5 ans. Cependant, il est compliqué d’estimer précisément en combien de temps les investissements seront amortis. En effet, cela dépend avant tout de la nature de ce que fait l’entrepôt.
De manière générale, ce qui coûte cher dans les entrepôts, c’est la main d’œuvre. Le ROI est donc directement calculé sur celle-ci.
Dans le cas de sujets extrêmement automatisés, la flexibilité est affectée. Si on veut garder de la flexibilité, il faut de toute façon garder des hommes. L’automatisation peut alors permettre d’absorber la croissance. Pour autant, les ROI ne seront pas très rapides.
Au-delà de l’automatisation, on peut souvent avoir des ROI beaucoup plus rapides en jouant sur :
- la mise en place de systèmes de prévision beaucoup plus fiables,
- une capacité d’organisation et d’anticipation plus importante,
- une meilleure optimisation de l’organisation,
- une meilleure efficacité administrative des gens qui sont dans l’entrepôt.
A titre d’exemple avec un client de la grande distribution, , nous n’avons pas travaillé sur la partie automatisation, on a beaucoup plus travaillé sur la partie optimisation de l’organisation et des ressources dans l’entrepôt et sur des moyens de motiver les personnels sur leur rapidité d’exécution.
Pour aller plus loin
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Bio Express
Ingénieur ECE Paris, Bertrand
JAUFFRET est titulaire d’un
Mastère de l’ESSEC.
Anciennement PDG de Kurt Salmon
Associates en France, Il a créé
Cleversys en 2011 dont il est le
Président. Cleversys est
aujourd’hui une filiale du
groupe Samsic. Depuis plus de vingt
ans, il s’est essentiellement
occupé de sujets de mise
en place des systèmes d’information
et d’optimisation d’organisation.
Site
Internet de Cleversys : www.cleversys.com