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Digitalisation de la supply chain

INTERVIEW

‘‘Le système d’information n’est qu’un support de la digitalisation supply chain’’ A. MARTIN, AKANEA


Arnaud MARTIN, Directeur Marketing d’AKANEAInterview d’Arnaud MARTIN, Directeur Marketing d’AKANEA.
Réalisée le 17/10/2017 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Digitalisation de la supply chain ».


Où en est-on de la digitalisation appliquée au transport et à la logistique ?

Il n'y a pas aujourd'hui un dirigeant qui ne se soit inquiété de la digitalisation, de ce qu'elle devrait représenter, avoir comme impact sur son entreprise ou sur son écosystème. C'est une réalité quotidienne et non plus un sujet d'avant-garde.

  Autres contributions

Jean-Pierre GAUTIER, Directeur des métiers chez ACSEP
‘‘ La digitalisation de la supply chain n'est pas un objectif, mais un moyen ’’

Alexia NARVOR, Marketing Manager Transporeon
‘‘ La digitalisation du secteur s’accélère’’

Bruno LACOSTE, Responsable Commercial d’A-SIS
‘‘ Il ne suffit pas de brancher un nouveau système pour que la digitalisation soit effective  ’’

Jérôme BOUR, Directeur de DDS Logistics
‘‘ La digitalisation du transport va se banaliser ’’

Emmanuelle SCHMITT, Consultante CHRYMELIE
‘‘ La Convergence des Systèmes D’information, juste une simplification des flux ? ’’

Nous sommes finalement entrés dans une phase dans laquelle il y a un bon niveau de compréhension sur la façon de mener ces chantiers. De plus en plus de CEO nomment d’ailleurs des responsables de la digitalisation dans les entreprises.
Le poste est devenu important.

Dans le monde du transport et de la logistique, cette transformation constitue désormais une vraie préoccupation.

La digitalisation passe par deux composantes :

  • La modernisation du système d'information
  • La révision des processus associés dans l'entreprise

Le système d'information ne constitue en fait que le support de la transformation digitale et non l’objectif ou la solution. La conduite du changement est à ce titre primordiale.

Il s’agit de se poser la question suivante : que puis-je modifier dans mon organisation et mes processus pour être plus productif, plus compétitif ?

En d’autres termes, cela revient à définir comment bénéficier au maximum des potentiels offerts par les nouveaux outils, en particulier dans le domaine de la collaboration.

Celle-ci constitue en effet un point majeur de la digitalisation. Elle englobe les relations avec l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise (fournisseurs, clients, transporteurs, partenaires, administrations, etc.).

On voit aujourd'hui émerger nombre de plates-formes purement collaboratives. Elles apportent des réponses aux problématiques sur les points de jonction. Dans le cas des entreprises logistiques, il s’agit des flux.

L’EDI offre depuis de nombreuses années une réponse à cette gestion des flux. Les plateformes démocratisent aujourd’hui la chose. Tout est désormais moins complexe à mettre en œuvre.

Avec l'usage de webservices et demain de la blockchain, le support informatique est simplifié.

En plus des échanges de flux qui étaient donc déjà permis par l’EDI, ces nouvelles technologies autorisent un échange de services. Il est désormais possible de passer de processus asynchrones à des réponses en temps réel.




Par quels objectifs les démarches de digitalisation sont-elles drivées ?

Les donneurs d’ordre vont plutôt axer leur projet sur l’optimisation de coûts tandis que les prestataires viseront avant tout à maximiser leur chiffre d’affaires.

Mais c’est avant tout la notion de compétitivité qui est importante. Au-delà de la seule Supply Chain.

On voit par exemple qu’un pays comme la Lituanie a su prendre un virage décisif en termes de digitalisation, aussi bien dans la vie quotidienne des consommateurs que dans les procédures des entreprises, en termes de dématérialisation et de gestion des flux d’information par exemple. Elle en tire aujourd’hui les bénéfices avec le développement de sa compétitivité et son attractivité.

Je pense que cette logique est tout à fait extrapolable à nos métiers.


Quelle démarche conseilleriez-vous à des sociétés qui veulent se transformer digitalement ?

Il convient de commencer par le reengineering des processus internes et externes de l'entreprise. D’en faire une cartographie.

Ce travail doit permettre d’identifier les axes d'amélioration sur les processus internes et collaboratifs.

À partir de cette cartographie, il devient possible de repérer les points sur lesquels la modernisation du système d'informations peut apporter de l'accélération par la réduction d'un certain nombre de gestes sans réelle valeur ajoutée.

C’est cette réduction qui constitue un élément clé de la compétitivité des entreprises.


Que propose Akanea en termes de digitalisation logistique ?

Nous sommes historiquement éditeurs de logiciels et couvrons les aspects de digitalisation aussi bien sur la partie process internes de l’entreprise que sur la partie process de collaboration. C’est un point différenciant important.

Du point de vue interne, nous proposons des solutions WMS et TMS, que je qualifierais de verticales. Outils métiers, elles visent à optimiser les processus des entreprises.
Le vocal, les systèmes mobiles, le géo-positionnement sont des exemples de l’apport de la digitalisation dans les entrepôts.

Du point de vue collaboratif, l’objectif est donc de faciliter les échanges de flux commerciaux, de les démocratiser avec une mise en œuvre beaucoup plus rapide que ce qui existait en EDI traditionnel.

Nous proposons ainsi une plate-forme collaborative d'intermédiation sectorielle pour les donneurs d'ordre, les destinataires et les prestataires logistiques qui sont nos clients historiques. La plate-forme relie l’entreprise à l’ensemble de son écosystème. On touche donc à un domaine horizontal qui fait intervenir tous les acteurs, y compris la Douane. Chacun peut accéder à l’information et venir l’enrichir que ce soit à travers une solution AKANEA ou celle d’un confrère. Le sens même de la collaboration est en effet de relier les différents systèmes les uns aux autres.


Quelles sont les évolutions technologiques en rapport avec la digitalisation à attendre dans les prochaines années ?

Nous regardons bien entendu de très près la blockchain. Elle amène une réflexion nouvelle, dans la mesure où elle permet de ne pas se focaliser sur les seuls tiers de confiance. Avec la blockchain, tout le monde est acteur et contribue à une intelligence collective.

Les applications de ce genre de technologie dans le domaine de la Supply Chain en particulier dans sa couche collaborative vont avoir d'ici deux ou trois ans de très bons exemples matérialisés, je pense notamment au domaine de l'aérien.

Dans le domaine du transport routier, nous travaillons également sur la e-CMR qui est un cas concret d'utilisation collaborative. Il s’agit d’arriver à coordonner un flux d'informations dans une relation 1PL, 2 PL voire 3PL dans un environnement plutôt international prenant en compte les contraintes réglementaires de chaque pays. C’est un sujet sur lequel nous amenons notre expertise technique dans des groupes de travail.

Enfin d’autres sujets comme le machine learning ou le big data devraient avoir des applications particulièrement intéressantes dans les prochaines années.


Pour aller plus loin


Bio Express :

Arnaud MARTIN est Directeur Marketing. Il a auparavant occupé des fonctions de Direction R&D chez Elit puis Sage ATL.

Site internet d’AKANEA Développement : http://www.akanea.com/


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