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Le Feuillet Environnement de TL&A
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Plusieurs acteurs de la logistique se sont rencontrés pour discuter de l'emploi des véhicules électriques dans le dernier kilomètre.

l'Avere-France (Europan Association for Battery Hybrid and Fuel Cell Electric Vehicles)En septembre dernier, l'Avere-France (Europan Association for Battery Hybrid and Fuel Cell Electric Vehicles) organisait les "rencontres nationales de la logistique et de la livraison en véhicule électrique".

Selon le cabinet "Sia conseil", deux enjeux conduisent à revisiter le dernier chaînon de la logistique : l'urbanisation croissante qui conduira la moitié de la population mondiale à vivre en ville au cours du siècle et le développement de l'e-commerce qui entraine une fragmentation des livraisons.

Si l'on compare les différents modes de livraison et les coûts socio-économiques supportés par les villes (pollution atmosphérique, bruit, encombrements), il faudrait privilégier dans tous les cas les véhicules électriques et la mutualisation des moyens de livraison.


S’adapter aux contraintes de l'électrique

Actuellement, il est difficilement envisageable de substituer un véhicule thermique par un véhicule électrique. Par conséquent, la chaîne logistique doit s'adapter aux véhicules électriques dont les caractéristiques entraînent des contraintes spécifiques.

Pour le groupe Deret, l'intégration du véhicule électrique implique de "casser un plan de transport" pour adapter l'approvisionnement, notamment en optimisant et réduisant les trajets.

Il s'agit de l'option choisie par Sephora, client du logisticien, qui, en passant à l'électrique pour ses livraisons en ville, a revu l'organisation de ses entrepôts et de ses tournées tout en respectant l'impératif de livraison quotidienne de ses magasins. En effet, les lieux de vente en ville, situés dans les rues les plus commerçantes, ne disposent pas ou peu d'espace de stockage compte tenu des prix prohibitifs des surfaces commerciales. Sephora a donc réorganisé sa logistique avec un entrepôt central qui fournit 22 plateformes locales situées à proximité des grandes villes. Une cinquantaine de camions électriques livrent ensuite les magasins en ville à partir des plateformes locales. Ces véhicules repartent ensuite chargés des déchets des magasins qui sont triés et gérés sur les plateformes.




Vers une réduction des livraisons en ville

Cependant, le changement ne se résume pas à cette organisation. En effet, afin de limiter le surcoût, un modèle économique différent s'est imposé. L'entreprise s'est vue obligée de partager avec d'autres ses plateformes et l'usage des camions pour optimiser les coûts. Cette mutualisation, basée sur des "outils standardisés, ouverts et partagés", ne se réduit cependant pas à des aspects financiers puisqu'elle permet aussi d'améliorer la cohabitation avec les riverains. La mutualisation, en réduisant le nombre de livraisons, permet également de réduire les inconvénients subis par les riverains.

À Toulouse, si l'électrique parvient à se faire une place dans les moyens de livraison, ce sera en partie parce que la mairie aura choisi de privilégier ce type de véhicule pour limiter les pollutions atmosphérique et sonore. Ainsi, un système d'accréditation offrant des possibilités de livraison élargie est réservé aux véhicules électriques de 3 à 20m3 et, pour certains commerces seulement, aux véhicules thermiques de moins de 9m de long.


D’autres alternatives émergent

La mutualisation s'impose d'autant plus que d'autres alternatives émergent. C'est le cas notamment des boîtes aux lettres collectives, qui reprend le principe en l'appliquant au client plutôt qu'au vendeur. Globalement, il s'agit d'autant d'approches qui plaident pour une réflexion sur les "vecteurs de livraison collectifs"

Que ce soit une volonté des logisticiens ou des élus, il semble donc que l'avenir de la livraison en ville passe pour partie par la mutualisation. Cela d'autant plus qu'avec le développement de l'e-commerce et des services de livraison à domicile, les livraisons se multiplient et la taille des colis diminue. Si l'acheminement en ville des produits et denrées est incontournable, il ne doit cependant pas se faire de façon anarchique.

La place tenue par les collectivités locales qui tentent de répondre à cette problématique explique que la moitié des véhicules électriques mis à disposition de Sephora le sont en région parisienne. Ce n'est pas uniquement en raison du nombre de livraisons en Ile-de-France, c'est aussi, voire surtout, en réponse à la très forte attente des élus parisiens. Une attente partagée par d'autres villes comme Toulouse ou Lyon qui cherchent à réduire la part des véhicules de livraison thermiques.

AVERE France : www.france-mobilite-electrique.org

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