Les Interviews de FAQ Logistique > Interview de Mr Frédéric HENDRICK, Président de l’ASLOG
‘‘Nous développons la formation ECBL, seule certification Supply Chain reconnue dans toute l’Europe’’
Interview de Mr Frédéric HENDRICK, Président
de l’ASLOG
Réalisée le 28/11/2012 par Frédéric
LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique,
au cours du Congrès
International de l’ASLOG au Havre.
En clôture du Congrès de l’ASLOG qui se tenait au Havre fin Novembre 2012, nous avons pu interroger Mr HENDRICK, président de l'ASLOG. C'était l'occasion d'évoquer les 40 ans de l'association ainsi que les perspectives d'avenir de la filière.
Pourriez-vous commencer par nous présenter votre Association, ses principales missions et ses membres ?
Frédéric HENDRICK : L’Association comprend aujourd’hui plus d’un millier de membres. Elle regroupe depuis 40 ans :
- des industriels au sens large : depuis les fabricants de produits jusqu’à la grande distribution
- des prestataires de services : consultants, éditeurs de logiciels, transporteurs, etc.
- des formations : universités et écoles
C’est volontairement que nous tenons à cette large ouverture. Chacune de ces familles représente environ un tiers, avec une petite prédominance des industriels et prestataires sur les formations. Pour nous, il est important d’avoir un large panel de membres.
De manière générale, le fait que l’ASLOG ne soit pas un syndicat professionnel lui permet d’amener une diversité de points de vue et d’éclairages particulièrement intéressante.
La valeur ajoutée de l’Association tient au fait que nous avons parmi nos membres des industriels, des distributeurs, des transporteurs, des universitaires…et que tous peuvent discuter de manière libre entre eux.
Quel bilan tirer du Congrès International de l’ASLOG ?
F.H. : Je pense que cela a été un « bon cru ». Il y avait un pari sur le thème « Logistique et territoires », puisque c’est un sujet un peu osé dans la mesure où nous n’étions pas sûr que cette thématique allait mobiliser les industriels. Finalement, la participation est largement au niveau des congrès précédents. J’en déduis que ce thème a visiblement plu.
Depuis plusieurs années, nous pouvons nous féliciter de la qualité du niveau des conférences. Quand nous faisons un benchmark par rapport à d’autres contenus qui peuvent exister par ailleurs, je pense que nous sommes vraiment une référence. Mais il conviendrait plutôt de poser la question au congressistes !
Les retours que j’ai eu personnellement jusqu’à présent, sont tous positifs : à la fois sur l’aspect organisation et contenu.
Au niveau pratique, le Docks Café du Havre est un lieu qui répondait à cette unicité des lieux que nous souhaitions. Un congrès c’est à la fois les rencontres que nous arrivons à faire entre les séances lors des cafés ou déjeuners et le contenu des conférences en elles-mêmes. Il fallait donc qu’il réponde à cette double aspiration tout à fait légitime des participants : à la fois le networking et la qualité des conférences. Sur ces deux points je pense que l’objectif est atteint !
L’Association fête ses 40 ans cette année. Avez vous organisé des manifestations particulières pour fêter cet anniversaire ?
F.H. : Nous
avons proposé à l’ensemble
des anciens Présidents avec lesquels nous
étions encore en contact, de venir participer
au Dîner de Gala.
Nous avons eu de la chance, Laurent Grégoire
qui est un des Présidents ayant le plus
marqué l’association était
présent.
Nous avons également organisé un
spectacle « Plumes et paillettes »
lors du Dîner de Gala qui a rajouté
un aspect festif à l’évènement.
C’était une manière raisonnable
de fêter dignement les 40 ans en ces temps
de crise.
A quoi faut il s’attendre en 2013 de la part de l’ASLOG ?
F.H. :
Nous avons deux sujets importants. Le premier
est le développement de la formation ECBL,
seul référentiel Européen
existant à ce jour, seul diplôme
reconnu dans l’ensemble des pays européens
(au sens large au delà de l’Europe
des 27, la Suisse par exemple, reconnaît
le diplôme en question).
Ceci est un axe majeur pour nous, car lorsque
nous nous comparions aux associations sœurs
en Europe, nous étions les seuls à
ne pas proposer cela de manière importante.
En discutant avec les autres associations européennes,
nous avons compris qu’il s’agissait
d’un moyen de recrutement de leurs adhérents.
Nous mènerons également une réflexion sur le fonctionnement de l’Association, sur ses statuts. Jusqu’à aujourd’hui, nos membres sont uniquement des individus. Nous souhaitons nous ouvrir sur une autre logique, permettre également aux entreprises d’être directement membres. Nous avons donc prévu une vraie réflexion sur le sujet.
Quelles sont les grandes tendances actuelles qui caractérisent le secteur de la logistique?
F.H.
: Tout ce qui tourne d’une
façon générale autour du
e-commerce, son impact, la logistique du dernier
kilomètre… Il y a beaucoup de réflexions
et d’interrogations sur le sujet. Je considère
donc qu’il s’agit d’un axe majeur.
Nous organisons d’ailleurs un évènement
sur le sujet e-commerce dans quelques semaines.
Nous voyons déjà le succès
que le sujet peut avoir, c’est un sujet
d’actualité brûlante !
L’autre point qui reste d’actualité est le développement du multimodal. C’est bien d’en parler, mais ce sera encore mieux d’en faire. Nous sommes encore au début de l’histoire.
Je rebondirai d’ailleurs sur l’excellente présentation faite par Sergio BARBARINO (Procter & Gamble) en ouverture du Congrès. Mr BABARINO exposait les résultats du Centre de R&D Logistique de Procter & Gamble et il a eu un grand succès.
Procter & Gamble a lancé une opération qui est la création d’un « Trusty » indépendant qu’on pourrait assimiler à un GIE.
Ce GIE va permettre de récupérer
les données transport de l’ensemble
des participants. Leur anonymat leur est garanti
par rapport à la protection de leurs données.
L’idée est de leur proposer des solutions
de massification des flux. C’est une entité
neutre qui permet de faire ce regroupement. Elle
n’est liée ni à un prestataire,
ni à un transporteur, ni à un chargeur.
Le Trusty propose d’utiliser une formule
mathématique pour modéliser le «
partage juste des gains » quand on fait
de la coopération. La formule en question
a été développée par
un prix Nobel d’économie.
Ils ont donc défini une formule qui permet d’estimer le juste retour qu’un acteur peut attendre lorsqu’il contribue à la mutualisation. C’est une réflexion très intéressante puisqu’elle permet de définir quelle est la juste valeur de la coopération.
Ce sujet fait partie des thèmes importants pour 2013, le multimodal correspondant à l’optimisation du transport.
|