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Document reproduit avec l’accord de l’ASLOG. L’ASLOG, l’Association française pour la logistique est une organisation neutre et indépendante. Multisectorielle, elle est aujourd’hui la seule association qui couvre l’ensemble des activités au sein de la chaine logistique globale. Elle représente un réseau professionnel de plus de 1500 membres en France et plus de 135 000 en Europe à travers l’ELA (European Logistics Association). Pour soutenir les entreprises dans cette démarche, l’ASLOG, facilitateur d’échanges, se positionne aujourd’hui plus que jamais comme un soutien des entreprises dans leur recherche de compétitivité et de performance globale.
Premier fabricant mondial des systèmes RFID, IER intervient dans différents domaines : bornes d’achat, de retrait ou d’échange de billets TGV, contrôle d’embarquement dans les aéroports, billetterie du métro de Lyon…
C’est à lui qu’on doit la première intervention sur la Sécurité et la Sûreté de la chaîne logistique.
Sûreté et sécurité font la paire
La sécurité est la "situation où l’on n’a aucun danger à craindre". C’est l’état d’esprit d’une personne qui se sent tranquille et confiante. Par ailleurs, toujours selon le dictionnaire, la sûreté est "l’état d’une personne ou d’une chose qui est à l’abri du danger". Mais lorsque l’on dit : « être en sûreté quelque part », le mot "sûreté" est souvent considéré comme synonyme de "sécurité". Toutefois, dans le langage courant, le terme "sûreté" recouvre plusieurs acceptions : "l’absence de danger ou son évitement pas des mesures appropriées : être en lieu sûr", "l’aptitude à se comporter sans erreur : une main sûre", "le niveau de confiance en quelque chose ou en quelqu’un : un ami sûr".
En fait, en se référant à l’ouvrage des experts de l’Apave et de Telemecanique ("la sûreté des machines et installations automatisées", 1992), la sûreté s’avère être un concept global qui associe plusieurs concepts :
- La sécurité, aptitude d’un dispositif à ne présenter
aucun danger pour les personnes, pour les biens
ou pour l’environnement,
- La disponibilité qui caractérise l’aptitude
d’un système ou d’un dispositif à assurer sa fonction
(sa mission, son service) à un instant donné ou
pour une durée déterminée. Elle intègre elle-même
plusieurs concepts :
- La fiabilité, c’est-à-dire l’aptitude à ne pas présenter de défaillance,
- La maintenabilité, c’est-à-dire l’aptitude à la réparation après défaillance,
- La logistique de maintenance, c’est-à-dire la politique et les moyens d’assurer réellement la prévention ou la réparation des défaillances.
La sûreté de fonctionnement fédère ces concepts et exprime donc la perception de la confiance de l’utilisateur du système dans le service assuré, ceci en référence à l’objectif spécifié. Elle est fonction du contexte et du service.
"L’essentiel à savoir à propos de la RFID, c’est qu’elle rend la gestion d’inventaires aussi facile que de mettre un pied devant l’autre"… Le propos se veut drôle, mais le fond est extrêmement sérieux : « la RFID (Radio Frequency Identification) peut être mise en oeuvre pour résoudre le problème de la démarque », avance Paul Ponçon, directeur des ventes chez IER. De son côté, Éric Heurtier, directeur commercial de l’activité RFID chez IER, ajoute : « car si la RFID est surtout utilisée pour l’identification des biens et des personnes, elle trouve également sa place dans les domaines de la logistique ». Se référant aux études de l’association ECR (Efficient Consumer Response), ce dernier indique qu’une enquête d’ECR Europe datant d’octobre 2006, a permis d’évaluer à 2,41 % du chiffre d’affaires, le taux global de la démarque, c’est-à-dire des produits perdus, cassés, périmés, volés. En Europe, cette démarque s’élève à 24,17 milliards d’euros, soit 465 M€ par semaine. Son origine se répartit entre le fabricant pour 5,68 milliards d’euros, les centres de distribution pour 1,2 milliard pour et les surfaces de ventes pour 17,29 milliards. « Contrairement aux États-Unis, les centres de distribution en Europe sont moins touchés par la démarque », estime Éric Heurtier : « plus spécifiquement, pour la grande distribution, la perte de stock compte pour 1,84 % du chiffre d’affaires, soit 18,49 milliards d’euros ». Cette perte se répartit entre le vol externe (38 %), le vol interne (28 %), la fraude volontaire du fournisseur (7 %) et l’erreur administrative (27 %) : DLC [Date Limite de Consommation] dépassée, mauvais étiquetage, erreur d’identification, erreur de stock… « On constate aussi que pour 93 %, la perte est engendrée dans le magasin et au niveau de son approvisionnement par l’entrepôt, tandis que pour 7 %, elle est à mettre sur le compte des centres de distribution ». Le grand problème pour les organisations tient au fait que la démarque n’est souvent qu’estimée, voire parfois totalement inconnue.
Quelles solutions contre la démarque ?
Aux dires d’Éric Heurtier, « les commerçants investissent massivement dans une multitude de solutions avec l’espoir de réduire considérablement les pertes. Néanmoins, sur l’ensemble des mesures, seules 50 % de celles susceptibles d’être utilisées, le sont effectivement ». Nombre de commerçants et de logisticiens investissent en effet dans des installations antivol, des caméras de surveillance, des systèmes GPRS installés dans les véhicules de livraison. Ils se tournent également vers des solutions automatiques de réassortiment.
Mais alors, pourquoi pas la RFID ?
Pour mémoire, un système RFID est constitué d’étiquettes électroniques (communément appelées "puces" ou "tags"), d’une antenne de lecture et d’un lecteur raccordé au serveur informatique. L’étiquette comporte elle-même un composant électronique ou "inlay" formé par le circuit électronique proprement dit et son antenne, et son conditionnement. Trois technologies d’étiquettes électroniques sont à l’ouvrage : l’étiquette passive (sans pile, ni batterie) ne répond qu’au champ électromagnétique, tandis que l’étiquette semi-active répond au champ avec l’aide d’une batterie électrique. Enfin, l’étiquette active répond quand elle le veut, et ce, grâce à une batterie embarquée. La distance de lecture va en croissant entre l’étiquette passive et l’étiquette active, tout comme le prix de l’étiquette au demeurant.
« La RFID est considérée comme un développement majeur pour la logistique et pour les surfaces de vente », pense l’orateur, pour qui, « la RFID peut être perçue comme la prochaine génération des codes à barres ». Toutefois, les tags RFID ont, sur les codes à barres, trois avantages substantiels : la lecture à distance sans visibilité, la présence d’une mémoire embarquée dans le tag et la possibilité d’écrire dans la mémoire du tag et de mettre à jour les informations qui s’y trouvent mémorisées. L’essence même de la RFID est la communication par les ondes radiofréquences, permettant de faire communiquer à distance une étiquette placée n’importe où sur un article, sur un carton ou sur une palette. L’excitation actuelle du marché vis-à-vis de la RFID est liée à la possibilité de bénéficier d’une plus grande transparence sur toute la chaîne logistique, mais aussi dans les magasins au moment des inventaires. Car les bénéfices de la RFID sont multiples :
- La précision dans le relevé des
données,
- L’augmentation des contrôles permettant
de réduire la démarque et d’augmenter
la disponibilité des produits,
- La vitesse de lecture et son automatisation,
- La capacité de procéder au réassort
automatique du stock,
- La capacité de fournir davantage d’informations
aux clients,
- La limitation des erreurs entre les fournisseurs et les chaînes logistiques quand l’étiquette électronique est posée à la source, ou sur les cartons de transport.
Pour réduire la démarque, la RFID peut être utilisée sur toute la chaîne logistique, depuis la fabrication de chaque article, jusqu’au moment de sa vente et son passage en caisse. Dès lors que le coût de l’article le permet (cas du textile), le tag RFID est associé à l’article, lors de la fabrication (c’est le "source tagging"). Sinon, un tag RFID est apposé sur le conditionnement ou le colis de regroupement afin d’en assurer le suivi.
Pour éviter tout risque de falsification, le "source tagging" permet d’envoyer au fabricant d’un bien un nombre précis d’étiquettes RFID munies d’un précodage spécifique, afin qu’il associe chaque article à l’une de ces étiquettes. Ainsi délivre-t-il le nombre prévu d’articles. Puis, à l’aide de tunnels ou de lecteurs, il sera ensuite possible de suivre de manière automatique les marchandises ainsi taguées tout au long de la chaîne logistique complète :
- La mise en oeuvre chez le fabricant d’une
installation de tunnel ou d’un portique
permet d’assurer le comptage du contenant,
et, dans certains cas, celui du contenu.
- Dans les centres de distribution, l’installation
de portiques de lecture autorise le suivi des
contenants. Moins de 30 secondes suffisent pour
lire une palette de 50 cartons. Il est possible
de connaître le contenu d’un carton
sans avoir à l’ouvrir, de localiser
un carton dans le stock,
de réaliser un inventaire rapide.
- Lors du picking et de l’expédition,
les tunnels serviront à vérifier
que les bons produits sont dirigés vers
les bonnes adresses destinataires.
- À l’arrivée en magasin, un contrôle automatique par le biais d’un tunnel ou de lecteurs à main sera mis en oeuvre pour un premier comptage. Il est possible d’assurer un contrôle de stock dans une réserve et le contrôle de ce qui est rangé en linéaires, puis de compter les unités de vente lors du passage en caisse.
- En magasin, un inventaire pourra être réalisé très rapidement (une heure seulement pour lire jusqu’à 5 000 articles), de manière journalière ou hebdomadaire, à l’aide de terminaux de lecture à main.
Les tests de validation du concept
Différents tests ont été réalisés tels que celui mené en 2004 chez Unilever avec Tibbett & Britten, en faisant usage de tags RFID apposés sur les packs de déodorants Fabergé. Les tests ont été menés en usine de production, au centre de distribution et en magasin avec pour objectif d’identifier les problèmes de livraison et d’identifier les zones de démarque. La chaîne logistique RFID a autorisé la remontée rapide d’information, et la détermination au passage devant les lecteurs, du nombre exact de produits pénétrant dans l’entrepôt, la localisation de la palette à chaque instant, la date d’arrivée en magasin, l’évaluation des stocks dans les magasins participant à l’étude.
Un second test a été mené chez Mark & Spencer, qui reste à ce jour la société bénéficiant du plus important déploiement RFID dans le monde. Le projet a démarré en 2004 : plus de 300 millions d’articles ont reçu un tag RFID. L’objectif était d’assurer un contrôle de stock en magasin, de maximiser le facing client et de limiter les ruptures en linéaires. Ce projet a permis d’accroître le chiffre d’affaires de plus de 6 % et de diminuer de plus de 60 % les erreurs de livraison et les litiges. Dans cette application, les étiquettes électroniques sont déposées à la source : la fonction RFID est associée à l’article chez le fabricant. Chaque article reçoit un suivi logistique jusqu’au centre de distribution. L’unicité du code article contenu dans la puce RFID autorise le comptage très précis des sorties d’usine jusqu’au centre de distribution, et le suivi du picking et des opérations logistiques dans le magasin. Enfin, deux inventaires par semaine (lundi, vendredi) dans le magasin permettent de réaliser le réassort le plus complet possible des articles de façon à avoir le bon produit, au bon endroit, au bon moment.
Propos recueillis par Jean-Claude Festinger