Publications > Focus Feuillet Environnement (TL&A) > Comment l’environnement s’invite dans les relations entre prestataires logistiques et chargeurs
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Focus extrait du Feuillet Environnement de TL&A, cabinet de conseil et bureau d’études dédié au secteur Transport / Logistique et au Développement durable.
Un rapport du Prédit fait un tour d’horizon complet des liens actuels entre chargeurs et prestataires de transport et de logistique en matière de Développement Durable et prédit que cette thématique deviendra à l’avenir un critère de sélection des fournisseurs.
Le rapport du Prédit a le mérite de faire un état des lieux complet de la prise en compte du Développement Durable dans le secteur Transport / Logistique. Les auteurs ont ainsi épluché l’ensemble des rapports annuels, des articles ou des communiqués de presse parus sur le sujet et interrogé plus d’une centaine d’acteurs majeurs de différents secteurs industriels. Objectifs poursuivis: identifier les pratiques existantes et appréhender les évolutions attendues.
Première conclusion: si la prise de conscience semble réelle, la motivation financière explique néanmoins une grande part des pratiques "vertes" mises en œuvre dans le secteur. L'intérêt économique pour l’entreprise reste en effet décisif dans la mise en œuvre d’une démarche écologique ou d’un changement d’organisation. Rares sont les entreprises qui consentent à un surcoût économique et les bénéfices pour l’environnement ne sont souvent que des effets induits. Ainsi, contrairement aux fréquentes idées reçues, il est intéressant de rappeler que certaines dispositions mises en œuvre pour des raisons de compétitivité rentrent aussi dans le cadre du développement durable. L'optimisation des tournées de distribution, en réduisant les distances parcourues, limite les consommations de carburants et les émissions de CO2.
De même, l’optimisation du chargement des camions s'accompagne nécessairement d’une diminution de leur nombre sur la route et des impacts sur l’environnement. Beaucoup d’actions d’optimisation ont un impact "vert" direct. Pour 54% des interlocuteurs interrogés dans le cadre de l’étude, les actions "vertes" mises en œuvre ont tiré les coûts et les prix à la baisse.
Les "bonnes pratiques" mises en œuvre sont donc largement le fruit d’un calcul économique : en témoignent les types d’actions mises en avant par les entreprises, qui présentent le plus fréquemment l’avantage de concilier simultanément réduction des coûts et des émissions polluantes.
Interrogés sur les actions "durables" menées dans le champ du transport et de la logistique, les chargeurs insistent fortement sur l’amélioration du taux de remplissage, mais mettent également en avant le raccourcissement des flux, l’optimisation des tournées ainsi que leurs efforts en termes de conditionnements et emballages.
Partant de là, le rapport liste les bonnes pratiques menées par certains acteurs et consacre une large part aux actions susceptibles d’être mises en œuvre afin de réduire les impacts du secteur sur l’environnement:
- Optimisation de l’exploitation (rationalisation des flux, mutualisation entre acteurs, réduction des emballages, éco-conception des produits, livraison à domicile…)
- Modification de la structure du réseau logistique et de production (déspécialisation des usines, relocalisation, sourcing, localisation des plates-formes, ajustement des architectures de réseaux de distribution…)
- Utilisation de systèmes d’informations
- Transfert modal
- Utilisation de véhicules propres (Gaz Naturel Véhicules, hybrides…)
- Eco-conduite
Interrogés sur les priorités qu’ils comptent faire valoir pour améliorer la prise en compte du critère environnemental dans les décisions relatives à la supply chain, les chargeurs font de l’amélioration du taux de remplissage, de l’optimisation des tournées, de la réduction des kilomètres à vide, de la réduction des emballages et du développement du transport intermodal, des pistes de progrès majeures.
En parallèle, près d’un tiers des chargeurs interrogés ont introduit des critères de performance environnementale dans les appels d’offres auprès des transporteurs et des prestataires logistiques.
Pour l’heure cependant, les principaux partenariats entre chargeurs et prestataires relèvent souvent de démarches informelles. Parmi les critères de performance environnementale utilisés pour sélectionner les prestataires, le taux de remplissage des véhicules arrive en tête, suivi des caractéristiques relatives à la flotte de véhicules (normes Euro et âge du parc) et de la certification des entreprises (ISO 14001, EMAS…).
Parmi les entreprises qui n’ont pas actuellement introduit de critères environnementaux dans leur procédure de sélection de leurs prestataires, la majorité (58%) annonce l’envisager à l’avenir. Dans ce cas, le critère de sélection serait principalement l’exigence de véhicules récents (normes Euro IV ou V). Près d’un quart des responsables interrogés vont même plus loin en intégrant des actions/objectifs, plus favorables au respect de l’environnement, directement dans leurs contrats.
La responsabilité sociale et environnementale
des entreprises comme outil de régulation
de la demande de transport ? - AFT-IFTIM / ADEME
/ PREDIT – Septembre 2008
PREDIT(Programme de Recherche et d’Innovation
dans les Transports Terrestres).