Les Interviews de FAQ Logistique > Parole d'Expert > Interview d’Isabelle Badoc (Supply Chain Solutions Marketing Manager) et de Christophe Deflorenne (Chef de Produit TMS) de Generix Group
PAROLE D'EXPERT
|
‘‘ Au-delà de l’écotaxe, il existe d’autres dispositifs à destination des entreprises pour améliorer leur impact environnemental ’’
I. BADOC, Generix Group
Interview d’Isabelle BADOC (Supply Chain Solutions Marketing Manager) et de Christophe DEFLORENNE (Chef de Produit TMS) de Generix Group.
Réalisée le 30/08/2013 par Frédéric LEGRAS, Directeur
du Portail FAQ Logistique.
Vous organisez le 7 Novembre une webconférence intitulée ENGAGEMENT ÉCO-RESPONSABLE, ÉCOTAXE ET CALCUL DE CO2. A qui est-elle destinée ?
Isabelle BADOC : Elle est destinée à l’ensemble de la communauté Supply Chain. C'est-à-dire à l’ensemble des sociétés concernées par le transport de marchandises.
Mais au-delà la communauté Supply Chain, les sujets traités, de par leur lien avec l’éco-responsabilité, touchent également des fonctions du type Directions Générales, Maketing et Communication.
Philippe
MANGEARD, Président European TK'Blue
Agency Marc
DALBARD, Responsable
Marketing de PTV Group |
En effet, si une partie de la conférence sera dédiée à l’écotaxe, nous avons voulu l’élargir à l’engagement éco-responsable des entreprises. Il est vrai que l’écotaxe en fait partie dans la mesure où elle vise à favoriser le report sur d’autres modes de transport que la route.
Cependant il existe d’autres dispositifs à destination des entreprises pour améliorer leur impact environnemental. Contrairement à l’écotaxe, pour ces dispositifs, les moyens ne sont pas imposés.
Il s’agit par exemple de l’obligation
de l’affichage CO2 (mise en place prévue
le 1er Octobre 2013) et du rapport RSE (Responsabilité
Sociétale des Entreprises) sur l’engagement
des entreprises en terme d’éco-responsabilité
(mise en place prévue le 1er Janvier 2014).
Pour ces deux dispositifs notre
partenaire TK’Blue Agency propose des
solutions particulièrement pertinentes.
Quel est le niveau d’informations de vos clients au sujet de l’ écotaxe ?
Christophe DEFLORENNE : Depuis plusieurs mois nous avons travaillé sur l’élaboration des fonctionnalités qui touchent à l’écotaxe et à la majoration du prix de transport.
Le travail de communication vis-à-vis de nos clients a démarré il y a à peu près 6 mois avec les plus matures et nous avons au fur et à mesure apporté des éléments à nos clients les moins mûrs sur le sujet.<
Il y a encore quelques mois, le niveau d’information était encore disparate. Cela était en particulier lié à la typologie des métiers. Certains métiers pour lesquels le coût du transport est important par rapport à la valeur marchande des produits s’y intéressaient depuis longtemps. C’était par exemple le cas des coopératives agricoles. D’autres étaient plutôt attentistes car moins impactés économiquement. De notre côté, nous les avons alerté sur le fait qu’il serait obligatoire de piloter ces sujets dans les mois à venir.
Depuis quelques semaines, les entreprises commencent vraiment à réagir.
Au départ les informations dont les professionnels bénéficiaient venaient essentiellement d’associations et de syndicats auxquels ils avaient adhérés (FNTR, AUTF, etc.).
Qu’allez-vous présenter en rapport avec l’écotaxe au cours de cette webconférence ?
CD : Nous évoquerons l’ensemble des axes qui devront être pris en compte pour le pilotage de l’écotaxe et de la majoration, que l’on soit chargeur, commissionnaire ou transporteur. Nous présenterons dans un premier temps les solutions de simulation des itinéraires de manière à estimer les coûts de l’écotaxe et les coûts des péages. Il n’y a en effet pas de sens à calculer l’écotaxe seule sans la contrebalancer par les péages autoroutiers. Ces simulations globales permettent ainsi de déterminer quels sont les itinéraires réellement les plus économiques.
Il s’agit donc dans un premier temps d’optimiser les plans de transport pour déterminer les différents points de passage. A partir du moment où les chemins optimaux sont déterminés, on peut passer au calcul effectif de la taxe pour les transporteurs ou les chargeurs qui disposent de leurs propres flottes.
Nous présenterons également aux chargeurs comment bénéficier d’une estimation de la taxe de manière à analyser l’évolution de la marge du transporteur par rapport aux fluctuations qui peuvent exister entre l’écotaxe et la majoration. L’écart éventuel entre l’écotaxe que va payer le transporteur et la majoration que devrait payer le chargeur pourrait constituer un élément de renégociation des tarifs. C’est cette approche que partage un certain nombre de nos clients chargeurs.
Tout cela nous amènera au calcul de la majoration. Il s’agira, dans le cadre d’un affrètement, de pouvoir estimer la majoration représentée par le chargement afin d’établir, en fin de période, une préfacturation par transporteur.
Enfin, nous aborderons la facturation de la majoration par les transporteurs ou les chargeurs disposant de leurs propres flottes. Cette facturation étant destinée aux donneurs d’ordre.
Quels impacts économiques peut-on aujourd’hui estimer ?
IB : Il est difficile d’y apporter une réponse générique. Pour chaque société cela dépendra des distances et des routes empruntées. Pour ceux qui aujourd’hui ne passaient que par autoroute, l’impact en termes de coûts devrait par exemple être limité. Ce sont ces impacts que nos clients souhaitent pouvoir simuler dans une logique budgétaire.
Autre impact qu’il convient d’aborder, celui sur les négociations et l’évolution du rapport de force entre donneurs d’ordre et transporteurs.
Beaucoup de « petits » transporteurs redoutent en effet les résultats de ses négociations. Ils craignent que les « gros » chargeurs ne cherchent à surcompenser l’augmentation présumée de leur facture transport liée à l’écart estimé entre la majoration refacturée et la taxe réellement payée par le transporteur.
On retrouve le même type de crainte chez des « petits » chargeurs vis-à-vis de leurs « gros » transporteurs. Dans ce cas, ce sont les chargeurs qui risquent de ne pas pouvoir faire entendre leur analyse de l’écart entre la majoration et la facture réelle écotaxe.
CD : En ce qui concerne les petits transporteurs, j’ajouterai qu’au-delà, de cet aspect coût direct qui devrait être contrebalancé par la majoration, c’est surtout sur l’investissement nécessaire aussi bien aux niveaux systèmes d’information qu’humains que devrait porter l’effort. C’est pour ça que nos outils sont là non seulement pour aider les chargeurs ou les transporteurs à bien traiter ces aspects, mais aussi pour leur faciliter la tâche dans ces charges administratives qui peuvent être importantes si elles sont faites manuellement.
La mise en place de la taxe encourage-t-elle les entreprises à s’équiper de solutions TMS ?
IB : Je ne le pense pas. Les gains associés à la mise en place d’un TMS sont largement supérieurs au seul calcul de l’écotaxe ou de la majoration. Cela ne constitue donc pas un élément déclencheur. A contrario, il serait très compliqué de commercialiser aujourd’hui un TMS qui ne disposerait pas d’un module de calcul de l’écotaxe.
Comment déclinez-vous commercialement cette taxe dans vos solutions ?
IB : Nous avons développé deux versions. Une simplifiée sans composant PTV Group et une plus élaborée qui fait appel aux composants PTV Group.
CD : En effet, la partie calcul de l’écotaxe n’intéresse pas l’ensemble de nos clients chargeurs. Certains souhaitent simplement préfacturer la majoration.
Vous évoquiez en début d’entretien votre partenariat avec TK’Blue Agency. Comment concrètement collaborez-vous avec cette agence de notation ?
IB : L’agence de notation TK’Blue édite un portail dans lequel elle propose une notation spécifique mais validée au niveau européen. Cette notation s’applique aux transporteurs et à leurs flottes. Pour ce faire, elle utilise son propre système de points. Les transporteurs se connectent, déclarent leurs flottes, etc.
Via notre TMS, nous permettons aux donneurs d’ordre d’envoyer les données nécessaires (points de départ, points d’arrivée, transporteurs utilisés, etc.). A partir de ces données, TK’Blue Agency crée des rapports sur l’impact environnemental et le niveau éco responsable des sociétés.
Nous permettons ainsi à nos clients TMS de s’affranchir des saisies dans le portail TK’Blue. Nous leur proposons un lien automatique afin qu’un ordre de transport validé dans le TMS, alimente le portail TK’Blue par interface. Nous avons ainsi travaillé sur un protocole d’échange et un format fichier avec ce partenaire.
En retour, nous allons pouvoir récupérer cette notation des transporteurs. Ainsi, au moment de l’affrètement, le chargeur pourra utiliser ce critère pour déterminer le transporteur qu’il souhaitera utiliser.
Au moment où nous discutons, il n’est plus du tout évident que l’écotaxe soit mise en place le 1er Octobre 2013. Quel sera selon vous l’impact du report probable de la taxe au 1er Janvier 2014.
CD : Les sociétés vont prendre plus le temps de trouver des éléments d’amélioration par rapport aux fonctionnalités mises à disposition. Nous espérons pouvoir profiter de ce délai pour pouvoir convaincre un certain nombre de nos clients et de nos prospects qui ne se sont pas encore intéressés au sujet qu’il y a quelque chose à faire au travers de nos systèmes pour les aider.
|
Sur le même sujet
A l’occasion de la webconférence « ENGAGEMENT ÉCO-RESPONSABLE, ÉCOTAXE ET CALCUL DE CO2 » du 1er Octobre, organisée en collaboration avec Generix et PTV Group, Philippe MANGEARD, Président d’European TK’Blue Agency interviendra sur le sujet suivant : « l'affichage de l'empreinte carbone générée par le transport n'est qu'une composante, désormais réglementée, d'une véritable approche éco-responsable. Comment aller plus loin? ». En amont de cet évènement, M. MANGEARD nous présente TK’Blue Agency, agence de notation extra-financière de l’empreinte environnementale des choix logistiques |
Marc DALBARD, Responsable Marketing de PTV Group revient sur le niveau d'informations des différents acteurs et présente les outils d'aide à la décision de PTV. |