Les Interviews de FAQ Logistique > Parole d'Expert > Interview de Madame Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions Marketing Manager chez Generix Group
PAROLE D'EXPERT
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‘‘La mutualisation et la collaboration logistiques sont des sujets pour lesquels nous proposons des solutions clefs en main déjà opérées par de nombreux clients’’
I. BADOC, Generix Group
Interview
d’Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions
Marketing Manager chez Generix
Group.
Réalisée le 10/07/2013 par Frédéric
LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique.
Quels sont selon vous les challenges actuels auxquels la Supply Chain doit répondre ?
Isabelle BADOC : Nous pouvons identifier 5 challenges :
- Les deux premiers correspondent à des problématiques opérationnelles d’organisation interne: la mutation des métiers logistiques et la productivité.
- Les deux suivants sont liés à des problématiques de coopération verticale ou horizontale : la mutualisation, et la collaboration
- Le dernier concerne le déploiement de la Supply Chain
1. La mutation des métiers logistiques
La
logistique doit de plus en plus s’adapter
aux demandes du marketing et des ventes. Celles-ci
consistent à livrer des petites quantités,
dans des délais de plus en plus rapides,
à des créneaux horaires spécifiques.
Il s’agit en fait de répondre aux
nouvelles attentes des consommateurs et par voie
de conséquence des distributeurs qui les
répercutent aux prestataires.
Ce sont des problématiques que l’on
retrouve aujourd’hui dans le e-commerce,
le multicanal et le drive.
Il
convient également de souligner la prise
de conscience par les acteurs de l’éco-responsabilité.
Cela se traduit en ce moment par l’application
de nouvelles réglementations. Par exemple
avec la mise en œuvre de l’écotaxe
et la transparence qui sera demandée aux
transporteurs sur l’impact carbone.
On retrouve le même type de considération
dans les problématiques de logistique urbaine
:
- les initiatives d’utilisation des « transports doux »,
- l’optimisation des chargements dans les camions,
- la création de hubs en périphérie des villes pour pouvoir livrer de manière intelligente les rues commerçantes, etc.
Il
s’agit de sujets relativement nouveaux et
innovants pour lesquels nous devons par exemple
aider nos clients à comparer les différents
modes de transport permettant de déployer
les solutions logistiques qui répondent
à leurs attentes.
Nous devons accompagner les 1ers projets qui se
lancent pour pouvoir figer le savoir-faire le
plus rapidement possible. Cela nous permet également
de prendre part à la réflexion et
donc de faire valoir notre point de vue.
Ces projets se montent en effet en partenariat
avec les éditeurs, les systèmes
d’informations représentant en effet
un des points clefs de leur réussite.
Un
dernier sujet lié à la mutation
des métiers logistiques semble émerger,
celui de la supply chain financière : comment
en cas d’aléas, évaluer très
rapidement la conséquence financière
d’une modification dans la chaîne
logistique ? Si c’est relativement simple
au niveau des impacts délais, en termes
financiers, le sujet est plus complexe. L’approche
Supply Chain financière permet d’être
plus efficace au niveau de l’aide à
la décision dans la mesure où elle
fournit un ranking des solutions possibles et
de leurs impacts financiers.
2. Productivité
Dans les entrepôts équipés d’un WMS performant, la productivité est déjà globalement optimisée.
Les domaines dans lesquels il reste des potentiels d’optimisation sont la périphérie de l’entrepôt et l’ensemble des éléments qui aident le WMS à mieux fonctionner notamment en lui permettant de bénéficier d’une vision sur les opérations en amont de la chaîne.
Aujourd’hui, les WMS sont très orientés exécution. A l’instar de ce qui se fait dans le transport, il faut désormais pouvoir simuler plusieurs scénarios possibles, par exemple pour la préparation de commandes en fonction de critères (de respect de délais, de productivité). Il s’agit d’ordonnancement intelligent permettant de proposer un ranking des meilleurs compromis. Au-delà de la productivité, cela peut également permettre de passer les pics d’activité. C’est en particulier utile dans une activité du type e-commerce.
Au-delà d’un certain seuil de volume, il est compliqué de travailler sans équipement permettant d’optimiser les opérations. Ces équipements peuvent être les aides visuelles à la préparation (pick to light, put to light, etc.), les convoyeurs et systèmes de calage/cerclage automatique de colis, etc.
La problématique dans ce type de projet correspond à la souplesse et à la modularité qu’il est nécessaire de conserver afin de ne pas entraver la croissance des volumes. C’est en effet une limite de la mécanisation traditionnelle. Il y a désormais sur le marché des solutions adaptées à ce type de problématiques.
Le WMS doit donc être en mesure d’animer différents matériels et technologies et donc de bien synchroniser les échanges entre des systèmes différents (par exemple vocal et affichage led).
La gestion de la cour (Yard Management) et des ressources (Labor Management) permettent également au WMS d’être plus efficace.
En ce qui concerne le Yard Management, tenir compte de l’approche d’un transporteur ou de son retard pour revoir l’organisation permet en effet d’optimiser l’ordonnancement des opérations. Pour que cela soit possible, il faut une connexion avec les systèmes d’informatique embarquée/géolocalisation que l’on retrouve dans les moyens de transport.
C’est particulièrement important dans le domaine de la logistique urbaine. Connaître les données de trafic en temps réel, la disponibilité des abris de bus (pour utilisation par le livreur entre deux bus qui s’arrêtent), permet d’importants gains de productivité.
Avec
l’exploitation de données de ce type
on touche aux domaines de l’open et du big
data.
Pour le Labor Management, il s’agit de savoir
comment répartir la charge par rapport
à la capacité en tenant compte de
données qualitatives liées à
cette capacité. Cela permet également
de travailler sur l’axe de la pénibilité
(charges manutentionnées en fonction du
sexe et de l’âge du collaborateur
par exemple).
Au niveau du transport, contrairement au marché du WMS arrivé à maturité, celui du TMS est encore en cours d’équipement. Les gains de productivité sont donc immédiats. En Supply Chain, investir dans un TMS est particulièrement rentable.
3. Mutualisation
La mutualisation logistique concerne aussi bien les stocks, que les transports ou les approvisionnements. Elle est désormais entrée dans les mœurs dans la mesure où les acteurs ont pris conscience qu’elle représentait des opportunités à la fois au niveau économique et environnemental. De plus en plus, les entreprises souhaitent tester cette solution en commençant sur des petits périmètres.
Ce sont des sujets pour lesquels nous proposons des solutions clefs en main qui sont déjà opérées par de nombreux clients. Nos systèmes doivent être suffisamment ouverts de manière à ce que plusieurs sociétés puissent travailler sur un même outil tout en gardant la confidentialité de certains éléments (référentiels, tarifs, etc.). La question à laquelle nous devons continuellement répondre est en fait : comment opérer les process à plusieurs pour améliorer l’efficacité logistique sans partager des informations qui ne doivent pas l’être? C’est en effet une question stratégique, en particulier pour les industriels qui doivent veiller à ne pas adopter des comportements qui pourraient être requalifiés en entente.
4. Collaboration
Alors qu’on peut voir la mutualisation comme étant une collaboration verticale, entre industriels, la collaboration peut-être vue sous un angle horizontal. C’est la coopération entre tous les acteurs d’une même chaîne pour gérer la traçabilité et les indicateurs et bénéficier d’une vision globale des flux ainsi que d’éventuelles alertes.
Nous proposons ainsi des portails collaboratifs par famille de produits :
- Un portail CCC (Centre de Consolidation et de Collaboration) que nous avons développé avec Carrefour et des prestataires logistiques permet de faire de la gestion d’entrepôt à distance de manière collaborative.
- Un portail collaboratif sur la partie Transport (Collaboration avec les transporteurs : publication de factures, affrètement, track & trace)
- Un portail dédié aux approvisionnements pour les sujets GPA (Gestion Partagée des Approvisionnements) et GMA (Gestion Mutualisée des Approvisionnements).
Des portails transactionnels. Il s’agit d’une technologie utilisée en Supply Chain mais qui vient à l’origine de notre gamme GCI (Generix Collaborative infrastructure). C’est une activité chez Generix, au sein de laquelle nous développons des Traducteurs EDI, des Transformateurs EAI et des portails collaboratifs. Nous nous appuyons donc sur cette solution pour une exploitation dans la Supply Chain.
Enfin, nous réfléchissons à une évolution à venir dans l’animation de la communauté Supply Chain qui pourrait s’appuyer sur l’usage professionnel des réseaux sociaux, déjà largement développés au sein des individus dans leurs vies privées.
5. Déploiement
Réduire les délais de mise en œuvre est un challenge majeur.
Avec nos solutions On Demand (NDLR : mode SaaS), nous pouvons dupliquer un environnement existant et configurer un entrepôt très rapidement. Le fait de maîtriser à l’intérieur même de notre société l’EDI, l’EAI et tous les éléments d’interfaçage est une grande valeur ajoutée.
Nous avons ainsi intégré des solutions GCI de plateformes d’enrôlement grâce auxquels nous publions un cahier des charges de protocole d’échanges. Sur cette plateforme, le partenaire peut par exemple envoyer des fichiers de test et la plateforme permet :
- d’analyser les écarts entre ce qui est attendu et reçu.
- de renvoyer à l’expéditeur du fichier les explications sur les erreurs qui ont provoqué le rejet du fichier (ex : cas d’une zone déclarée en caractères alphabétiques alors qu’elle aurait du l’être en caractères numériques).
Cette plateforme est mise à disposition de nos clients et permet des déploiements très rapides.
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