Les Interviews de FAQ Logistique > Interview de Mr Jérôme BOUR, PDG de DDS Logistics
‘‘Il y a actuellement un enjeu sur la collaboration et un TMS, par essence quasiment, est un outil qui va être utilisé autant par les acteurs externes qu’internes à l’entreprise’’
Interview
de Mr Jérôme BOUR, PDG de DDS Logistics
Réalisée le 28/11/2012 par Frédéric
LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique,
au cours du Congrès
International de l’ASLOG au Havre.
A l’occasion du Congrès de l’ASLOG, Mr BOUR intervenait lors de la conférence « Le marché chinois : mythes ou réalités ?», A l’issue de celle-ci, nous avons pu l’interroger sur les activités de DDS Logistics en Chine.
Que propose DDS Logistics ?
Jérôme BOUR : Notre activité est totalement tournée vers la gestion du transport et du commerce international. Nous prétendons à une position de leader sur ce que nous appelons le TMS (Transportation Management System). Pour le commerce international, nos solutions visent en particulier la gestion du sourcing depuis les pays à bas prix (principalement asiatiques).
Nos solutions
sont utilisées à la fois par les
chargeurs et les prestataires.
Pour les chargeurs (acteurs de la grande distribution
et de l’industrie) : nous proposons DDS
Shipper (pour le transport) et DDS
Sourcing (pour les achats).
Pour les prestataires, nous ciblons à la fois les transitaires (avec notre offre DDS Freight) et les transporteurs routiers (avec DDS Truck).
Pourriez-vous nous présenter les activités de DDS Logistics en Chine ?
J.B. : Nous avons ouvert une filiale à Hong Kong et un bureau sur Shanghai en 2008.
L’idée était d’accompagner nos clients (centrales d’achats internationales ou des grands transitaires) qui ont développé des activités locales sur toute la zone asiatique. Il y avait donc cette idée de pouvoir leur apporter un support local dans le bon fuseau horaire avec les personnes qui vont parler la langue (au moins le mandarin et le cantonnais).
Notre deuxième objectif était de développer notre activité sur le marché local. Cet objectif a été atteint plus vite que prévu. Nous avons aujourd’hui signé un certain nombre des contrats directement avec des acteurs locaux sur nos marchés habituels (aussi bien dans le monde de la distribution que dans la prestation logistique).
Comment remédier à la volatilité des employés en Chine ?
J.B. : Il n’y a pas de recette miracle. Il y a une vraie pression salariale. Il convient d’être en permanence à l’écoute de la manière dont le marché évolue. Des éléments de reconnaissance indirecte comme le statut ou le titre sont très importants.
Nous avons subi aussi cette volatilité, mais nous avons à ce jour réussi à stabiliser un certain nombre de personnes.
Nous avons en fait travaillé sur deux axes.
Nous avons d’abord décider de recruter des Chinois en France : un vrai gisement de talents motivés et qui ont envie d’apprendre. Le fait de pouvoir les incorporer au sein de l’entreprise à travers l’apprentissage nous permet de leur transmettre un certain nombre d’éléments sur la culture de l’entreprise et de développer lce sentiment d’appartenance et une certaine fidélité.
Mais nous avons également recruté localement des collaborateurs sur Hong Kong. Nous faisons en sorte de les faire venir régulièrement sur Paris. Cet échange, le fait « d’exporter des Chinois en Chine » et de la même manière, de faire venir physiquement nos collaborateurs Hong Kongais ou Chinois en France est un élément important de fidélisation.
Pourriez-vous nous dresser un premier bilan 2012 pour DDS Logistics ?
J.B. : 2012 sera à priori un « bon cru », malgré les turbulences économiques autour de nous.
Ces turbulences ont même été un élément favorable pour DDS Logistics. Un grand nombre d’entreprises réalisent aujourd’hui que le transport reste un domaine où il y toujours des gains à réaliser. C’est en particulier le cas pour les chargeurs du monde industriel.
En ce qui concerne
nos clients prestataires logistiques, nous sommes
sur un marché de renouvellement qui se
maintient correctement, en particulier chez les
transitaires (car l’international est aujourd’hui
un segment où les prestataires continuent
à vivre correctement et ont donc des marges
et la trésorerie pour renouveler les systèmes).
Côté industriels, nous sommes sur
un marché de premier équipement.
Souvent, les acteurs ne sont pas encore équipés
parce que le transport est un process qui a jusque
là été globalement négligé.
La crise est alors plutôt un accélérateur.
Les entreprises cherchent des projets qui peuvent
leur permettre de rapidement dégager un
retour sur investissement, de libérer du
cash (par la libération de stock grâce
à la maîtrise de la chaîne
de transport) et d’améliorer la qualité
du service délivré au client (fidélisation
des clients de nos clients).
Finalement, nous sommes sur un segment qui reste aujourd’hui dynamique, malgré ou grâce à cet environnement un peu turbulent.
Quelles sont vos perspectives de développement pour 2013 ?
J.B. : En 2013 nous restons sur une certaine schizophrénie, entre des indicateurs macro économiques globalement mauvais et ces micros marchés du TMS et du Sourcing qui restent bons
Il y a aussi l’effet du SaaS. Nous proposons nos solutions en mode SaaS depuis plus de 10 ans. C’est une offre qui facilite l’adoption des solutions par les clients. En particulier, parce qu’elle permet d’abaisser la barrière d’entrée en termes de coûts (variabilisation des coûts).
L’idée pour nous est de continuer notre développement sur la zone Europe mais aussi à l’export, avec l’Asie en tête. Les perspectives de croissance y sont supérieures qu’en Europe.
Enfin, nous continuons à travailler sur un certain nombre d’innovations produit. Avec en particulier, un accent important autour de la collaboration. Nous avons commencé par équiper les prestataires, ensuite les chargeurs, mais il reste beaucoup de choses à faire. Nous rentrons désormais dans la problématique du : « comment faire travailler tout le monde ensemble ».
C’est en particulier une question de nos clients chargeurs. Une fois que le process à l’intérieur de l’entreprise a été optimisé et mis sous contrôle, se pose en effet la question suivante : « comment associer mes intervenants : mes transporteurs, mes transitaires ou éventuellement mes fournisseurs et mes clients ?».
Il y a vraiment un enjeu fort sur la collaboration. Un TMS, par essence, est un outil qui va être utilisé autant par les acteurs externes qu’internes à l’entreprise.
Nous avons donc beaucoup de travail et d’innovations dans ce domaine. A cet effet, nous avons développé une plateforme nommée Trade Collaborate. Elle est basée sur cette idée de plateforme collaborative : un hub d’échange d’informations. Ce sera un axe important de développement pour notre société en 2013.
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