SITL Europe 2014 : Répondre aux enjeux de la mutualisation avec l'internet physique
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Monsieur Eric Ballot, Mines Paris Tech, s'exprime.
Vendredi 31 janvier 2014
Comment concilier la progression des flux de marchandises et de la qualité de services avec l'efficacité énergétique des chaînes logistiques et la réduction de leur empreinte carbone ?
"Cet antagonisme impose de nouvelles approches voire des ruptures par rapport aux schémas existants depuis la production vers les consommateurs jusqu'au recyclage afin de maximiser l'utilisation des ressources logistiques", selon Eric Ballot, professeur à l'Ecole des Mines ParisTech.
S'inspirer du réseau Internet
L'une des pistes consiste à consolider et à mutualiser les flux afin d'améliorer l'efficacité des transports sans altérer les délais et les fréquences. "Or les difficultés de coordination sont majeures et, à ce jour, les résultats limités à des organisations ou à des filières précises".
Pour libérer l'interconnexion des prestations logistiques et le concept de mutualisation de façon plus globale, l'exemple d'internet est riche d'enseignements. "Il démontre la capacité d'un réseau à fonctionner indépendamment des systèmes d'information qui y sont connectés".
L'Internet Physique qui pourrait s'en inspirer en logistique suppose plusieurs hypothèses : " Partager les moyens logistiques grâce à des conditionnements ou conteneurs modulaires standardisés intelligents via l'utilisation des normes issues de l'Internet des objets, et la mise en place de protocoles communs à tous maillons pour le transport, le routage et le stockage des marchandises".
Recherches lancées
Sur ce principe, une étude a été menée à partir des produits alimentaires de grande consommation des enseignes Carrefour et Casino. "Les données ont été utilisées afin d'optimiser un réseau de hubs et les prestations de transport. Trois scénarios ont été définis avec, au départ de chaque site fournisseur, une conteneurisation des expéditions et le test de plusieurs jeux et tailles de conteneurs".
Le premier scénario a mutualisé les opérations de transport par camion sans changer les sites de stockage. Dans le prolongement, le second a pris en compte les volumes entre certains hubs pour reporter leurs flux sur des liaisons ferroviaires. Le troisième scénario intègre la conteneurisation des expéditions à l'aide de conteneurs de taille réduite afin de livrer directement les centres de distribution sans passer par des sites intermédiaires.
Projets "Internet physique"
A partir de ces trois scénarios, "les résultats montrent l'intérêt d'un jeu de conteneurs avec des gains économiques de 10 à plus de 30 % tout en conservant le service voire en l'améliorant, et une division des émissions par près de 3 grâce à un meilleur taux de chargement et au report modal".
Publiés au niveau international, ces résultats sont à l'origine de trois projets au niveau français et européen. "Avec le concours notamment de 4S Network, GS1, FM Logistic et ASTRE, le premier est baptisé Open Tracing Container Kaypal®-MR. Il consiste à déployer des Kaypal® tracés et routés individuellement par RFID pour des flux de la grande distribution, et à concevoir un portail d'information commun à tous les acteurs".
Le Centre de Routage Collaboratif, nom du second projet porté par 4S Network et mené à partir de produits de la grande distribution, cherche à créer un centre de routage partagé via la mutualisation des moyens logistiques d'entreprises membres du Club Déméter Environnement & Logistique.
Modulushca, le troisième projet européen cette fois, "vise à spécifier et à réaliser un premier ensemble de conteneurs modulaires, leurs interfaces informationnelles, physiques et les processus associés". Procter &Gamble, Chep, PTV, Jan de Rijk et Poste Italiane y participent.
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