Publications > Logiguide CGL > L’étalonnage concurrentiel : une discipline à valeur ajoutée! (Volume 12 / Numéro 1)



Article extrait des Logiguides de GROUPE GCL, cabinet de conseil en logistique.

CGL


L’inspiration

Lorsqu’on se compare aux entreprises de son industrie, on tend à observer les divergences à défaut de vouloir s’identifier en ressemblance à la concurrence. Les éléments principalement observés démontrent une diversité des produits et des services offerts, mais aussi une similarité dans les processus d’affaires et particulièrement en ce qui a trait à la logistique. Par ailleurs, les diverses gammes de produits et les types de services sont gage d’un effort de démarcation et d’un désir d’atteindre l’avantage concurrentiel sur certains segments de marché. Toutefois, qu’on se compare aux compétiteurs ou à une autre entité de la chaîne logistique, les objectifs opérationnels, de production et de gestion de la chaîne logistique sont souvent semblables. Par l’entremise d’une étude d’étalonnage concurrentiel (benchmarking), bien des entreprises ont mis en commun leurs méthodes de travail et leurs stratégies afin de se comparer aux meilleures façons de faire et de perfectionner leurs opérations.

Qu’il s’agisse d’un modèle de distribution adapté aux contraintes de l’environnement, d’un processus de gestion des stocks efficace et à faible coût ou d’un aménagement optimal et sécuritaire des installations, les participants à ces études sont capables d’évaluer leur positionnement et de répertorier les meilleures pratiques sur le marché. Cette méthode de recherche repose sur des principes d’observation et de questionnement et se veut en soi un processus de moyen à long terme. Il reste primordial de ne pas tenter d’obtenir des réponses stratégiques à court terme, principe qui limiterait la profondeur de compréhension lors de la réflexion. Cette solution demeure le bon moyen d’échanger des informations sans risquer de compromettre ses recettes secrètes ni de dévoiler les bases de son avantage concurrentiel. Bref, cette méthode est applicable à tous les domaines d’activités et elle est réalisable sous une ribambelle de formes.




Le bon modèle d’étude

Les études d’étalonnage concurrentiel sont généralement des procédés qui sont issus d’un commun accord entre les participants, internes ou externes, en lien à leur contenu, leur forme et leur précision. Il est important de bien comprendre le périmètre de recherche et le type de modèle à emprunter pour mener à terme ce genre d’étude. En somme, une étude interne s’applique bien afin de comparer l’efficacité des processus entre diverses plateformes logistiques d’une même entreprise. Cette approche est pratique courante entre les plateformes d’une entreprise positionnées sur différents continents. Des études concurrentielles et stratégiques tendent, quant à elles, à comparer les pratiques ou les objectifs stratégiques de l’entreprise face à ses concurrents. Il s’agit d’une approche moins facile à implanter, mais qui dévoile beaucoup d’information à ses participants.

En revanche, les études génériques et fonctionnelles sont axées vers la comparaison entre des entreprises non concurrentielles et ayant en commun leur industrie ou leurs processus critiques.

Enfin, pour les entreprises cherchant à faire évoluer certaines activités critiques en contexte de compétitivité accrue, une étude organisationnelle à plus large portée permet d’établir les lignes directrices à suivre par l’ensemble des départements impliqués. Le succès de cette approche réside particulièrement dans le gain global de la performance d’une entreprise et la symbiose des différents départements. Tous ces modèles se ressemblent, mais ils nécessiteront une approche différente lors de la mise en place de leurs paramètres.


Les étapes critiques

Peu importe le modèle choisi, certaines phases d’une étude d’étalonnage concurrentiel restent primordiales à mettre en place, à l’interne comme à l’externe. Le point d’origine se doit d’être la sélection du type d’étude. Le choix doit être approuvé par l’ensemble des participants, et ce, dans la mesure où tous sont à l’aise face à la méthodologie de collecte d’information. Certaines entreprises sont plus hésitantes à ouvrir leurs portes à des visites ou à tout type d’audit. Par conséquent, la sélection d’une méthodologie basée sur l’envoi d’un questionnaire à choix multiples ou à réponses ouvertes tend à sécuriser le volume d’information partagé. Évidemment, certaines études entre des entreprises non concurrentes sont plus rapidement et facilement réalisables en planifiant une visite ou des tables rondes de discussions entre les acteurs des départements impliqués. Par la suite, il est d’autant plus important de parler le même langage afin d’éviter toute confusion. La mise au point d’un lexique et d’une documentation de préparation préliminaire peuvent aussi simplifier la compréhension des données recueillies. Une fois validé par l’ensemble des participants, il devient pratiquement impossible qu’il y ait interprétation de concepts ou de processus. Finalement, il faut pouvoir compter sur l’implication régulière et soutenue des divers participants. Chaque participant doit s’engager à livrer l’information requise selon les délais et dans les termes établis. Plus ce genre d’exercice s’étend au-delà de ses échéanciers, moins les participants auront tendance à sentir la valeur perçue des résultats.


Le benchmarking et le respect des participants

Une étude d’étalonnage concurrentiel n’est pas une démarche de vol de secret professionnel ou de propriété intellectuelle. Il est nécessaire de comprendre que ce n’est que par la confiance et la transparence entre les participants que le succès d’une telle étude peut être ressenti. L’atout d’une entente contractuelle solide est non négligeable et s’avère une assurance importante à une entente entre les entreprises.


David Pelletier
Conseiller, Groupe GCL
www.gclgroup.com


 

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