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Supply Chain Planet par Blandine BERGERET

Après la création d'un journal interne dans la société où Supply Chain Planetj'arborais la casquette de Demand et Supply Planning Manager, j'ai décidé d'étendre l'expérience et de créer mon site web, le Supply Chain Planet dédié, comme son nom l’indique, à la Supply Chain. Nouvellement, Directeur logistique à la Cégos, ma voie professionnelle évolue mais la passion de l’écriture est toujours présente.

Supply Chain Planet

Blandine BERGERET / Janvier 2013


La Semaine Européenne de la Réduction des Déchets a pour vocation d’organiser partout en Europe des actions de sensibilisation sur la réduction des déchets. A l’occasion de la 3ème édition de l’évènement, qui se tiendra cette année du 19 au 27 novembre 2011, j’ai souhaité à ma façon participer à l’action en partant à la découverte de "Canibal, la machine qui avale" et l’action "Sortez vos bouchons". A travers l'interview de Stéphane MARRAPODI et Benoît ROUSSEL, je vous propose de découvrir les dessous du recyclage du PET, des canettes, des gobelets et des bouchons.


Interview de Stéphane MARRAPODI, Directeur Associé CANIBAL



  1. Comment est né le concept, comment cette idée de rentrer sur ce marché vous est-elle venue ?

Le concept initial de Canibal, une solution qui apporte une réponse aux problématiques de collecte et de recyclage de déchets hors foyer dits « nomades », est né d'un projet de fin d'étude de deux étudiantes de l'EM Lyon en 2002. Mais c'est en 2009, lorsque nous avons, Benoît PAGET et moi-même, repris l'entreprise Canibal et son principe original d’incitation au recyclage par le jeu, que l'activité et le concept ont pris une toute autre envergure.

Ce changement de cap et cette volonté de développer une solution globale permettant de collecter, trier et garantir le recyclage des trois types de déchets d'emballage boisson (les canettes, les bouteilles en PET et les gobelets à café) sont nés suite à une rencontre avec le leader mondial de l'aluminium, Constellium.

La première génération de collecteurs était dédiée au milieu universitaire et était techniquement limitée. La nouvelle version accepte, trie, reconnaît et compacte les trois types d'emballages. Les machines sont connectées à distance à une plate-forme de suivi et de gestion des flux de déchets. L'ensemble des gisements captés est ensuite sécurisé dans des filières de recyclage franco-françaises performantes.


  1. Après avoir installé le concept au sein des universités, où en êtes-vous aujourd'hui ?

La nouvelle machine a été conçue pour être installée dans les lieux où il existe une forme de distribution automatique ou de vente à emporter : les entreprises, les gares, les aéroports, les stations services d'autoroute, les parcs d'attractions mais aussi les universités, les hôpitaux...

Le marché est au rendez-vous puisque nous sommes actuellement en train d'installer les 100 premiers collecteurs 2.0 dans des entreprises (Nestlé, SNCF, Schneider, Pepsi, SFR, Bouygues...), des lieux ouverts au public (les parcs d'exposition de la porte de Versailles) ainsi que dans des universités (EM Grenoble, Crous de Paris...). Nous aurons déployé 100 machines d'ici fin décembre, nous en prévoyons 300 pour fin juin et 600 supplémentaires pour fin 2012. Notre objectif est de construire un réseau de 10 000 machines à horizon 5 ans.



  1. Quels sont les résultats en termes de collecte, de tonnes de CO2 économisées, de déchets valorisés, de ressources préservées ?

Actuellement, l'exploitation des anciens collecteurs (qui captent uniquement des canettes) nous permet de collecter 10 tonnes par an de canette, ce qui est très faible. Les nouveaux collecteurs, eux, ont une capacité de plus de 6000 déchets et d'après nos études, le marché potentiel de déchets produits par la distribution automatique en France est de 200 000 tonnes de déchets par an et nous prévoyons de capter d'ici 5 ans environ 18 000 tonnes.

La performance environnementale de Canibal est démontrée depuis le départ suite aux résultats d'une étude que nous avons commandée à l'organisme Sequovia sous contrôle de l'ADEMA. Cette étude a démontré que le développement de Canibal permettrait de recycler deux fois plus de déchets collectés et qu'une tonne et demi de déchets collectée par Canibal représentait 2,2 tonnes de CO2 économisées et autant de matière première préservée.


  1. Comment êtes vous organisés pour la redistribution aux « valorisateurs »?

Notre solution ne repose pas uniquement sur la mise en service de collecteurs mais également sur l'organisation et la maîtrise d'une filière de recyclage des déchets, de la collecte à leur certification. Nous avons conclu des accords de partenariats directement avec des industriels capables de suivre deux engagements : que les déchets soient recyclés en France et qu’ils soient inscrits dans une économie circulaire extrêmement courte ("bottle to bottle" par exemple).

Les bouteilles redeviennent des bouteilles, les canettes des canettes. Pour les gobelets, nous sommes parvenus à développer un nouvel éco-matériau uniquement composé de gobelets et de matière minérale. Ce produit révolutionnaire constituera demain une alternative aux agglomérés, par exemple, avec une empreinte carbone 5 fois moins importante.


Interview de Benoît ROUSSEL, Directeur de l'action "Sortez Vos Bouchons" et Vice Président de la Jeune Chambre Economique de Saint-Omer.



  1. Comment est née l’idée de mettre en place l’action « Sortez vos bouchons » ?

La commission « Sortez vos bouchons » de la Jeune Chambre Economique de Saint-Omer est née du constat que les collectes cessaient souvent lorsque les enfants terminaient leur cursus à l’école primaire. En l’absence de points de collecte, les bouchons finissaient du coup le plus souvent à la poubelle.


  1. Concrètement, comment s’est déroulée l’action ?

Pour lancer l’action, le samedi 15 octobre, un collecteur a été installé sur la Grand place de Saint-Omer, ce qui nous a permis de récolter 250 kg de bouchons sur la matinée. A l’issue de cette journée, des collecteurs en carton ont été installés dans les lieux publics de 19 communes environnantes. Trouver un lieu fixe pour que les habitants apportent leurs bouchons permettra d’imprimer ce geste simple dans les mentalités.


  1. Votre projet est doublement « Développement Durable »…

En effet, le concept consiste à aller beaucoup plus loin dans le geste éco-citoyen et solidaire. Les bouchons collectés vont être revendus à une usine de recyclage en Belgique pour être transformés en palettes de plastique. Notre objectif est de redistribuer entièrement le bénéfice de la revente des bouchons à l’association ASCAI HANDILOISIRS, afin qu’elle finance les frais de transport des personnes souffrant de handicaps dont elle s’occupe.

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